MONTREAL (Canada) - L'Algérie dispose d'un potentiel solaire important en mesure d'alimenter l'économie mondiale, a indiqué, mercredi à Montréal, Lester Brown, président du Earth Policy Institute des Etats-Unis. Le potentiel de l'énergie durable est immense, l'Algérie dispose de suffisamment d'énergie solaire pour alimenter l'économie mondiale", a souligné ce pionnier du concept de développement durable. "Le Texas, principal producteur de pétrole au cours du dernier siècle aux Etats-Unis, est maintenant le plus important générateur d'énergie éolienne, alors que la Chine dispose de suffisamment de potentialités d'énergie éolienne pour multiplier sa consommation actuelle d'énergie par 18", a ajouté M. Brown, dont l'organisation se consacre à la recherche interdisciplinaire. Le conférencier s'exprimait lors d'une présentation qui a précédé une table-ronde intitulée "des solutions énergétiques durables pour l'humanité et la planète". M. Brown a évoqué le projet de production d'énergie solaire Desertec le qualifiant d'ambitieux dans la mesure où il va contribuer à la réduction des émissions de CO2. "Nous avons les moyens de nos ambitions" pour faire aboutir ce genre de projet, a insisté M. Brown en faisant comparaison avec la mobilisation des pays durant la deuxième guerre mondiale. "Le programme Desertec vise l'exploitation de l'énergie solaire en Afrique du nord et l'intégration de ce potentiel dans le réseau électrique nord africain et européen et comprend aussi des parcs éoliens européens", a-t-il expliqué devant un parterre de délégués du Congrès mondial de l'énergie. M. Brown a expliqué dans ce sens que les opposants aux projets d'électricité solaire qui estiment que les coûts de production de cette énergie sont élevés doivent aussi dévoiler au grand public les retombées néfastes de l'utilisation du charbon. "Il faut que le marché dise la vérité. Quel est l'impact économique sur le climat de la combustion d'une tonne de charbon? Il est impossible d'y attacher un prix, mais devrait-on alors réduire les impôts et augmenter la taxe sur le carbone?", s'est-il interrogé. "Nous devons prendre ce défi au sérieux. La fonte des glaciers en Asie est aussi préoccupante et a des impacts sur les récoltes de blé et de riz en Asie", a averti le conférencier principal de la table-ronde. "Elle pourrait également affecter le reste du monde en raison d'une hausse du prix des aliments", a-t-il ajouté, précisant que chaque degré de température en hausse provoquera une baisse de 10% dans le rendement des terres. La table-ronde qui a suivi la présentation a regroupé aussi quatre experts de l'industrie, sous la présidence de Jim Prentice, ministre de l'Environnement du Canada. M. Prentice a indiqué que toute décision liée aux énergies renouvelables exige des efforts de collaboration à tous les niveaux notamment politiques. Selon lui, cette approche fonctionne au Canada qui s'est engagé à réduire ses émissions de CO2 de 17% d'ici 2020.