Des intellectuels, penseurs et philosophes arabes ont affirmé que le chercheur et penseur algérien, Mohamed Arkoun décédé, mardi, était l'un des promoteurs de la pensée critique ayant défini une nouvelle méthode pour la lecture du patrimoine islamique basée sur l'analyse philologique et linguistique. Ces penseurs, dont les témoignages sur les oeuvres et les contributions de Mohamed Arkoun ont été publiés jeudi par des journaux arabes, ont souligné que cette méthode semble différente dans son approche de la vision des intellectuels classiques et conservateurs. Le Syrien Borhan Ghalioune a indiqué que Mohamed Arkoun qui est l'un des symboles de la pensée arabe moderne "a effectué une étude approfondie des questions relatives à la pensée religieuse et à la relecture du patrimoine". Ces penseurs ont mis l'accent sur les qualités et les positions adoptées par le défunt,estimant que ses oeuvres devaient faire l'objet d'études approfondies. Pour sa part, l'écrivain et critique syrien George Trabichi a reconnu à Arkoun une méthodologie moderne que les intellectuels orientaux n'ont pas. Les intellectuels arabes ont, d'autre part, précisé que le défunt avait joué un rôle important dans l'interprétation rationnelle du patrimoine. "Mohamed Arkoun est l'exemple de l'intellectuel fidèle à sa cause", a souligné Dr Ramadan Bastouissi, professeur de Philosophie à l'Université de Aïn Chams, ajoutant que "plusieurs penseurs arabes ont été marqués par ses ouvrages traduits du français vers l'arabe". De son côté, Dr Nabil Abdelfatah, spécialiste en études sociales au Centre d'études politiques d'el Ahram, a qualifié le décès d'Arkoun de "perte pour la culture arabe". Il a ajouté que le défunt avait joué un rôle important pour "corriger l'image stéréotypée de l'Islam et des musulmans" et "contribué à un grand changement dans les sciences sociales".