La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a indiqué, mercredi dernier que le penseur et islamologue Mohamed Arkoun, décédé mardi soir à Paris à l'âge de 82 ans, était “par sa sincérité et son dévouement pour le rapprochement des peuples et des religions, un authentique messager de la paix”. Le qualifiant de “visionnaire accompli”, d'intellectuel, de philosophe et d'historien de l'islam, Mme Toumi a rappelé, dans un message de condoléances, qu'Arkoun était “l'auteur d'un bouquet d'ouvrages de référence dans le domaine de la pensée critique ayant dispensé son enseignement dans les plus prestigieuses universités d'Orient et d'Occident”. Elle a ajouté que le défunt “croyait au dialogue des cultures et des civilisations dont il était un fervent militant” et que “sa sincérité et son dévouement pour le rapprochement des peuples et des religions ont fait de lui un authentique messager de la paix et de la concorde intercommunautaire”. “Notre respect pour lui est total et sans fin. Sa sagesse et son savoir continueront (...) à guider des générations d'hommes et de femmes aussi bien dans son pays l'Algérie que partout dans le monde”, a ajouté la ministre. De son côté, le porte-parole du ministre français des Affaires étrangères a réagi, jeudi, dans un communiqué transmis par l'ambassade de France à Alger. “Nous avons appris avec une grande tristesse la disparition de Mohamed Arkoun, grand penseur, professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne et l'un des initiateurs du dialogue inter-religieux”. “Mohamed Arkoun était un intellectuel de grande envergure, un authentique homme de paix et un passeur entre les cultures, qui a œuvré pour une meilleure connaissance et une meilleure compréhension entre les religions, en particulier entre l'islam, le judaïsme et le christianisme”, a ajouté le porte-parole. “C'était également un homme libre dont la pensée exigeante représente l'Islam des lumières, mais aussi l'amitié franco-algérienne, au renforcement de laquelle il avait beaucoup contribué. Nous adressons toutes nos condoléances à la famille et aux proches de Mohamed Arkoun ainsi qu'aux autorités et au peuple algériens”, a conclu le porte-parole du Quai d'Orsay. Par ailleurs, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a souligné, mercredi, que le chercheur et penseur algérien Mohamed Arkoun se distinguait par “son intelligence, sa clairvoyance et sa perspicacité”. M. Moussa, qui a exprimé dans une déclaration sa “profonde tristesse” suite à la disparition du chercheur algérien, a souligné que Mohamed Arkoun, dont les œuvres ont suscité un “grand” intérêt dans le monde, “se distinguait par son intelligence, sa clairvoyance et sa perspicacité et a toujours milité en faveur de la complémentarité des civilisations orientale et occidentale”. Le secrétaire général de la Ligue arabe a rappelé la participation de Mohamed Arkoun à la réunion des penseurs et académiciens émigrés arabes, tenue au siège de la Ligue arabe, en novembre 2001 après les attentats du 11 septembre à New York, affirmant qu'“il fut d'un grand apport dans la définition de la position arabe à l'égard de ces événements”.