L'ancien chef de la direction du personnel militaire (CMPO) de la Minurso, le général Esegbuyota Okiti, a dénoncé, samedi à Alger, la répression "féroce" exercée par le Maroc contre la résistance pacifique du peuple sahraoui des territoires occupés, appelant, en conséquence, à l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme. Ce commandant d'escadron des forces aériennes du Nigeria, désigné au sein de la MINURSO en 2004 pour une mission d'une année, a insisté dans son témoignage à la conférence internationale sur "les droits des peuples à la résistance: le cas du Sahara occidental", sur la démolition par les forces de sécurité marocaines des maisons des Sahraouis à Laayoune (capitale occupée du Sahara occidental). Il a également évoqué la répression exercée par les forces marocaines contre les rassemblements populaires sahraouis, notamment celui organisé par les femmes et les enfants sahraouis au mois de mars 2005. "J'ai été témoin à Laayoune de la démolition de maisons de Sahraouis. Cela m'a rappelé le regroupement forcé de la population noire par le régime de l'apartheid des années 1950", a-t-il dit à ce propos. "Les Sahraouis ont protesté et leurs protestations ont été accueillies avec une opposition rigide. Ils ont été battus et des bulldozers ont été utilisés pour démolir leurs maisons", a-t-il ajouté. "Certains Sahraouis ont été même battus d'une manière inhumaine. Nous ne pouvions rien faire étant donné que notre mandat n'inclut pas la surveillance des violations des droits de l'homme", a-t-il poursuivi. Il a affirmé, dans ce contexte, qu'il croyait "fortement" que le mandat de la MINURSO devait être élargi à la protection des droits fondamentaux de l'homme au Sahara occidental. "L'ONU devrait mettre en place un processus de protection des droits de l'homme au Sahara occidental", a-t-il plaidé. Le général Esegbuyota Okiti, qui a indiqué avoir visité les territoires sahraouis libérés en 2004, a déploré les conditions de vie difficiles des Sahraouis, soulignant, cependant, que les Sahraouis qui vivent dans ces territoires "sont heureux de vivre en liberté" et rejettent "la domination étrangère et la colonisation". "Les Sahraouis que j'ai rencontrés de l'autre côté (territoires libérés) étaient tout à fait libres. Ils se sont rendus dans ces territoires de leur propre gré, pour fuir la répression et les violations des droits de l'homme" a-t-il affirmé.