Témoignages n «J'ai été témoin à Laâyoune de la démolition de maisons de Sahraouis. Cela m'a rappelé le regroupement forcé de la population noire par le régime de l'apartheid des années 1950», a témoigné un ancien responsable de la Minurso. Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar, a souligné, hier, samedi, à Alger, que le choix du cas de son pays comme thème de la conférence internationale sur Le droit des peuples à la résistance était à même de rétablir les faits face à l'opinion publique internationale. Il a ajouté dans une allocution prononcée à l'ouverture de cette rencontre de deux jours à laquelle prennent part plus de 70 résistants sahraouis, militants des droits de l'homme et des représentants d'associations de soutien à la cause sahraouie, que «le régime royal au Maroc joue toutes les cartes pour cacher sa véritable image en tant que force d'occupation répressive et inique». Il s'est dit convaincu que cette conférence «contribuera à mettre à nu les allégations mensongères de l'occupant et de ses alliés» grâce, notamment, à la participation d'un nombre important d'activistes sahraouis dont la plupart ont subi toutes les formes de répression et de torture. Le Premier ministre sahraoui a affirmé, à cet effet, que la répression n'avait pas touché uniquement les Sahraouis, mais même certains défenseurs des droits de l'Homme. M. Taleb Omar a précisé que 500 personnes enlevées sont portées disparues, ajoutant que l'on recense également 151 prisonniers de guerre et d'autres encore qui sont détenus dans les prisons marocaines. «J'ai été témoin à Laâyoune de la démolition de maisons de Sahraouis. Cela m'a rappelé le regroupement forcé de la population noire par le régime de l'apartheid des années 1950 (…) Les Sahraouis ont protesté et leurs protestations ont été accueillies avec une opposition rigide. Ils ont été battus et des bulldozers ont été utilisés pour démolir leurs maisons», a dit l'ancien chef de la direction du personnel militaire (CMPO) de la Minurso, le général Esegbuyota Okiti, qui a dénoncé la répression «féroce» exercée par le Maroc contre la résistance pacifique du peuple sahraoui des territoires occupés. «Certains Sahraouis ont été même battus d'une manière inhumaine. Nous ne pouvions rien faire étant donné que notre mandat n'inclut pas la surveillance des violations des droits de l'Homme», a-t-il poursuivi. Abondant dans le même sens, l'ambassadeur d'Afrique du Sud et représentant de ce pays auprès de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Joseph Kotane, a affirmé que «le peuple sahraoui subit la même infamie» que le peuple d'Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid. Par ailleurs, les participants à cette conférence ont dénoncé les positions de certaines puissances occidentales dans le processus de règlement du conflit. Dans ce sens, l'ancien ministre des Affaires étrangères d'Autriche, Erwin Lanc, a rappelé la position de l'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, qui a livré le territoire au Maroc.