Plusieurs défenseurs des droits de l'homme et militants sahraouis ont présenté, dimanche à Alger, leurs témoignages sur la répression dont ils font l'objet ainsi que leur peuple sans défense de la part du régime marocain dans les territoires sahraouis occupés. Lors de la conférence internationale sur "Le droit des peuples à la résistance: cas du peuple sahraoui", des Sahraouis ont présenté leur témoignage sur la répression qu'exercent les forces d'occupation marocaines sur le peuple sahraoui et la torture pratiquée quotidiennement, des témoignages confirmés par des militants internationaux des droits de l'homme et des militants d'associations de soutien à la cause sahraouie. Les participants ont écouté le témoignage du plus ancien détenu politique sahraoui dans les prisons marocaines, Mouloud Eddeche, qui a relaté les cas d'enlèvement enregistrés et les conditions de détention dans les prisons marocaines "sans procès ou suite à des procès factices". De son côté, un autre militant sahraoui Hassène Abba a évoqué "la répression dont fait l'objet le peuple sahraoui" et les souffrances de l'étudiant sahraoui empêché par les autorités marocaines de poursuivre ses études supérieures "de peur de voir se propager les idées de résistance et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination en milieu universitaire". Il a également rappelé "l'expulsion directe et indirecte de jeunes sahraouis au Maroc ainsi que l'immigration clandestine à laquelle recourent certains jeunes sahraouis qui fuient le régime marocain" appelant l'UE à "prendre une position claire et sans ambiguïté vis-à-vis de la cause sahraouie et mettre un terme à la spoliation des richesses de la région à travers les conventions conclues avec le Maroc". Un journaliste mexicain blessé par les forces marocaines en août dernier lors d'attaques contre la ville sahraouie d'El Ayoune a, quant à lui, plaidé pour une plus grande solidarité avec le peuple sahraoui exprimant sa "préoccupation quant au sort des militants sahraouis participant à la conférence une fois de retour dans les territoires occupés". "Nous ne pouvons pas savoir ce qui les attend", a-t-il ajouté, appelant les participants à engager une action médiatique d'envergure pour faire connaître les souffrances que subit le peuple sahraoui. Pour leur part, Oum el Mouminine, Meriem, Malek Amidane, et bien d'autres ont apporté leur témoignage sur l'enlèvement par les forces de sécurité marocaines des membres de leurs familles qui ont été torturé, sous leur re affirmant que ces pratiques "n'altéraient" en rien leur volonté et leur détermination à poursuivre leur résistance ni leur foi en l'indépendance des territoires sahraouis occupés. Pour Meriem, la femme sahraouie est "un symbole de la résistance et un cadre important de la lutte du peuple sahraoui"."Elle souffre au même titre que l'homme sahraoui des actes de torture et de détention perpétrés par le système marocain", a-t-elle ajouté. Elle évoque dans ce contexte, les épreuves endurées par Kjadijatou qui a perdu son enfant lors de sa détention, en sus des cas de viols, soulignant que "les femmes sont en mesure de confirmer la répression et les actes arbitraires marocains car ayant elles même été victimes de ces actes". Certaines femmes ont évoqué la perte de leurs maris et le refus des autorités marocaines de les indemniser, appelant les organisations internationales à intervenir rapidement pour que cessent les souffrances de la femme et de l'enfant dans les territoires occupés. Dans ce contexte, l'avocate de l'activiste sahraouie Aminatou Haidar, l'espagnole Ines Miranda, a estimé que la conférence d'Alger "est une étape historique importante pour le peuple sahraoui et une fenêtre qui s'ouvre pour faire découvrir au monde l'horreur de la répression que subissent les Sahraouis dans les territoires occupés". Les militants des droits de l'homme effectuent régulièrement, des visites dans les territoires occupés depuis 2001, a-t-elle indiqué, soulignant "qu'ils assument pleinement leur responsabilité dans l'aide du peuple". Le régime marocain "ne respecte pas la légalité internationale" et "soumet les détenus sahraouis dans ses prisons à des lois injustes", a déploré l'avocate espagnole qui a préconisé une action médiatique en faveur des disparus et des personnes enlevées pour faire cesser le génocide perpétré contre le peuple sahraoui dans sa lutte pacifique". La conférence internationale sur "le droit des peuples à la résistance", co-organisée par le CNASPS et l'Union des juristes sahraouis, a vu la participation de 304 activistes des droits de l'homme et universitaires venus de quatre continents et plus de 70 militants des droits de l'homme issus des territoires occupés sahraouis et une forte délégation du Front Polisario conduite par le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar.