L'ONU a mis en garde contre le manque de fonds dans la lutte contre le sida, qui risque d'entraver les efforts en vue d'aboutir à l'objectif d'un accès universel à la prévention et aux traitements d'ici la fin 2010, a-t-on indiqué de sources onusiennes. L'objectif d'accès universel consiste à une couverture d'au moins 80% de la population ayant besoin d'un traitement ou de services, rappelle l'Organisation mondiale de la santé, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et l'Onusida, dans un rapport conjoint publié mardi. Cet objectif "sera certainement accessible dans bon nombre de pays d'ici à la fin de l'année", selon le rapport, soulignant que, toutefois il est "improbable" que ces objectifs chiffrés "soient atteints en 2010 dans le monde entier", notamment dans les pays à faible et moyen revenu en raison notamment d'un manque de fonds dû à la crise. En dépit des progrès enregistrés, seulement huit de ces pays les avaient atteints fin 2009, relève-t-il, notant qu'après "plusieurs années de forte augmentation" de l'aide, les financements sont "restés pratiquement inchangés". Selon les auteurs du document, la "crise économique de 2008-2009 a mis en jeu la pérennité de nombreux programmes de lutte contre le VIH". "Il nous manque 10 milliards de dollars", a expliqué Paul De Lay, directeur-adjoint d'Onusida, cité dans un communiqué. "Le risque n'est pas seulement de perdre les acquis de ces dernières années, mais aussi de compromettre grandement l'accomplissement d'autres objectifs du Millénaire pour le développement surtout ceux liés à la santé maternelle et infantile", préviennent-ils. L'épidémie de sida reste un problème majeur de santé publique dans le monde avec 33,4 millions de personnes vivant actuellement avec cette maladie. Rien qu'en 2008, 2,7 millions de personnes ont contracté le virus, rappellent l'ONU, et ce, malgré les progrès réalisés ces dernières années.