Le ministre de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a affirmé, jeudi à Alger, que "l'augmentation de la production industrielle est une priorité dans la stratégie du gouvernement", soulignant qu'un programme d'investissement public de l'ordre de 450 milliards de DA a été retenu à cet effet. Répondant à un membre de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une séance plénière, le ministre a réaffirmé la volonté du ministère de poursuivre la stratégie industrielle initiée dans le cadre du programme du gouvernement, soulignant que la relance du secteur s'appuyait sur le renforcement du secteur public à travers de nouveaux investissements dans le cadre du programme de relance des entreprises. Concernant le secteur privé, M. Benmeradi a indiqué que le gouvernement l'avait doté de différents mécanismes de soutien, dont le programme national d'assainissement des entreprises d'un montant de 386 milliards de dinars au profit de 20.000 petites et moyennes entreprises. Le gouvernement aspire à assurer une croissance soutenue "d'autant que 80% des potentialités de production sont exploitées à moins de 50% de leur capacité", a-t-il dit. Le secteur industriel public poursuit toujours sa restructuration. Ainsi, "une cimenterie a été créée en 2002 à la faveur d'un programme d'investissement de 141 milliards de dinars pour la production de 20 millions de tonnes de ciment par an à l'horizon 2020", a-t-il ajouté précisant que cela permettra, en sus de la production du secteur privé "la couverture des besoins nationaux et l'exportation d'une partie de la production". Le ministre a souligné que d'autres infrastructures industrielles seront réalisées au cours des années 2010-2011 et "donneront l'élan escompté à la production industrielle sachant que des études y afférentes sont en cours de finalisation et permettront de prendre en charge un programme d'investissement de 540 milliards de dinars au profit du secteur public qui n'a bénéficié d'aucun programme depuis plus de 20 ans". S'agissant l'avenir de la stratégie industrielle initiée par l'ancien ministre de l'industrie et de la promotion de l'investissement, Abdelhamid Temmar, le ministre a précisé qu' "il s'agissait d'une stratégie s'inscrivant dans le cadre d'un programme gouvernemental et que le gouvernement adoptait la même politique". Il a affirmé, à ce propos, que son département œuvrera pour le renforcement du tissu industriel existant et l'assainissement des dettes. En réponse à une question sur l'industrie pharmaceutique en Algérie, M. Benmeradi a indiqué qu'un programme de développement du groupe SAIDAL a été adopté par le conseil des participations de l'Etat et doté d'un crédit d'investissement appuyé par le trésor public de plus de 16 milliards de dinars pour la réalisation de 6 usines de production de médicaments. Il a affirmé qu'à l'horizon 2020, la production pharmaceutique connaîtra une relance qui permettra une couverture à 100% des besoins du marché. Le gouvernement a adopté une série de mesures pour améliorer la place de Saidal dans la production nationale et le développement du secteur de la production pharmaceutique, notamment l'interdiction de l'importation de médicaments fabriqués localement et l'obligation d'un partenariat avec un opérateur algérien pour les investissements étrangers, conformément aux dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, a ajouté M. Benmeradi. Le chiffre d'affaires du marché international de l'industrie des médicaments s'élevait à 600 milliards de dollars usa en 2009, dominé par dix grands laboratoires internationales, alors que le marché national y représentait 170 milliards de dinars (1,450 milliards d'euro) en 2009, a-t-il indiqué. Les importations sont estimées à 900 millions d'euros dont 152 millions d'euros pour la pharmacie centrale et 35 pc des importations sont des médicaments génériques, a indiqué le ministre. La production nationale, a-t-il ajouté, couvre seulement 38% des besoins du marché national. Le marché algérien de l'offre est constitué de 326 laboratoires, 55 producteurs, 133 importateurs, 95 vendeurs en gros et 9000 pharmacies. En réponse à une question sur un projet du constructeur automobile français Renault de fabriquer des véhicules en Algérie, le ministre a affirmé "qu'il n'y avait pas de réelles négociations avec cette société sur la construction de véhicules en Algérie" évoquant des projets en cours d'études préliminaires. "Ce constructeur français est prêt à investir en Algérie, après le rejet de sa première proposition, a ajouté le ministre qui a souligné que des études en cours actuellement au niveau de l'administration n'étaient pas encore parvenues au niveau du gouvernement".