Une convergence de vue dans tous les pays concernés sur le niveau élevé de la menace terroriste en Europe,a été relevée lundi par le ministère français des Affaires étrangères. "Tous les pays concernés ont une analyse convergente sur le niveau élevé de la menace en Europe", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Interrogé sur le niveau de risque dans les différents pays touchés par cette menace (Grande-Bretagne, France et Allemagne, notamment), Bernard Valero a renvoyé "aux déclarations et estimations des autorités britanniques et allemandes qui font état elles-mêmes d'un niveau de menace élevé", sans donner plus de précisions sur les indications transmises par les autorités américaines. S'agissant de la France, il a rappelé que "les recommandations américaines sont en ligne avec les recommandations que nous faisons sur notre propre territoire telles que reflétées dans le niveau d'alerte rouge du plan Vigipirate". Les Etats-Unis ont mis en garde leurs ressortissants voyageant en Europe contre des "risques potentiels d'attentats terroristes", les appelant à la vigilance, notamment dans les lieux publics. Les autorités françaises estiment qu'il existe toujours une menace terroriste "élevée", soulignant que "des attentats pourraient cibler sans discernement des endroits fréquentés par des voyageurs étrangers". Le Premier ministre français, François Fillon, a rappelé la veille que "la France est exposée depuis longtemps (aux menaces terroristes) et elle le demeure", et appelé les Français à la prudence. "Sans être alarmiste, la vigilance est de mise. La mémoire des morts nous rappelle à nos devoirs (...). Les avertissements des pays étrangers aussi", a-t-il dit. Les alertes à la bombe se sont multipliées depuis un mois en France, obligeant les autorités à évacuer la Tour Eiffel, à deux reprises, suite à des alertes à l'attentat qui se sont avérés sans fondement. Dans un communiqué, le Quai D'Orsay a précisé que les indications transmises par les autorités américaines, sur des menaces d'attentat qui cibleraient des transports publics et des sites touristiques européens, "sont recoupées et, le cas échéant, pris en compte dans l'évaluation française de la menace qui s'appuie sur un ensemble d'éléments". Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a estimé, de son coté, qu'il ne faut pas "être alarmiste mais la menace est réelle, et nous sommes attentifs", a-t-il admis. "Nous sommes naturellement vigilants et tenons compte de ce que peut dire notre allié américain", a-t-il dit, ajoutant qu'"il ne faut pas inquiéter nos concitoyens, les mesures sont prises, entre autres, dans le cadre du plan Vigipirate. Mais il ne faut pas non plus être dans le déni et, donc, il faut rester en alerte", a-t-il ajouté. Pour autant, le plan Vigipirate est maintenu au niveau "rouge". Le dernier stade "écarlate" étant le signal d'un risque d'attentat imminent. Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme, a affirmé que le réseau d'Al Qaïda qui "aurait subi de grosses pertes, tant financières qu'humaines, a besoin de se reconstruire en montrant sa force, comme le prouve ce projet d'attaques contre des villes européennes". Des médias anglo-saxons ont rapporté dernièrement que les services de renseignement occidentaux avaient mis au jour des projets d'attentat liés à Al-Qaïda dans des grandes villes au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, semblables aux attaques de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008. Face à cette nouvelle menace, les Etats-Unis et l'Europe se sont déclarés mobilisés pour mettre en échec les plans terroristes et prendre les "mesures appropriées".