A son tour, le Japon a mis en garde, hier, les Japonais voyageant ou établis en Europe contre de «possibles attaques terroristes», au lendemain d'une alerte similaire émise par les Etats-Unis. Les principaux pays européens ont maintenu hier leur dispositif d'alerte à un niveau élevé, dans un climat tendu après les mises en garde des Etats-Unis et du Japon adressées à leurs ressortissants sur les risques d'attentats en Europe. Le ministère nippon des Affaires étrangères a mis en garde lundi les Japonais voyageant ou établis en Europe contre de «possibles attaques terroristes», au lendemain d'une alerte similaire émise par les Etats-Unis. La tour Eiffel à Paris ou la gare centrale de Berlin figurent, parmi d'autres lieux très fréquentés en Europe, sur une liste de cibles de possibles attentats, obtenue par les services de renseignement occidentaux, selon la chaîne américaine Fox News. Sur cette liste qui aurait été communiquée par un «ressortissant germano-pakistanais interrogé à la base (militaire américaine) de Bagram, en Afghanistan», figurent également l'hôtel de luxe Adlon, près de la Porte de Brandebourg à Berlin, la tour de télévision de l'Alexanderplatz, également dans la capitale allemande, ainsi que la cathédrale Notre-Dame de Paris. Certains touristes modifiaient leurs projets. «Nous avons décidé de ne pas monter sur la Tour Eiffel», a dit Eileen Carbrello, 60 ans, originaire de Virginie aux Etats-Unis. «Mais elle est très belle vue d'en bas. On se sent en sécurité ici et on a quand même du bon temps», a-t-elle dit. Ailleurs en Europe, d'autres touristes affichaient une apparente sérénité. «On ne va pas laisser les terroristes changer nos plans et notre façon de vivre. Il faut juste faire attention et surveiller ce qui se passe autour de Vous», a assuré Mark Yblood, 61 ans, un Texan visitant la Postdamer Platz à Berlin avec son épouse Darlene. «Je ne suis pas inquiète. Simplement, je prie. Je prie tous les jours pour que Dieu nous protège des terroristes», a déclaré de son côté Catherine Alsano, 63 ans, du New Jersey, à Rome, devant la fontaine Trevi. Selon des informations diffusées par des médias anglo-saxons, les services de renseignement occidentaux ont mis au jour des projets d'attentats liés à Al Qaîda dans des grandes villes au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, sur le modèle des attaques de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008. Ces informations ont été en partie confirmées par des responsables, mais pas par les gouvernements concernés. En France, les services de renseignement assuraient hier que «la menace est élevée depuis septembre», mais qu'ils «ne disposent pas d'éléments nouveaux» quant à une menace d'attentats, selon des sources au sein de ces services. Les autorités françaises sont «vigilantes» et «tiennent compte» de ce que dit Washington, a déclaré dimanche le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Les alertes à la bombe se sont multipliées en France depuis septembre mais elles se sont toutes révélées sans fondement. A Londres, le Foreign Office a annoncé dimanche une révision de sa mise en garde aux Britanniques voyageant en France et en Allemagne, les avertissant d'une «forte menace terroriste», alors qu'elle était auparavant qualifiée de «normale». Le ministère allemand de l'Intérieur a quant à lui estimé qu'il n'avait «pas lieu de modifier son évaluation des risques d'attentats», indiquant qu'il n'y a «toujours pas d'indications concrètes d'attentats imminents» en Allemagne. En Italie, il n'y a pas non plus d'indication ni de cible précise mais le risque d'attentats reste «élevé», a déclaré le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni.