Les dirigeants arabes ont été unanimes à souligner, samedi à Syrte (Libye), l'impératif développement du système de fonctionnement de la Ligue arabe pour s'adapter aux mutations profondes que connaît le monde. Dans ce contexte, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a appelé à une "réforme urgente du système de fonctionnement de la Ligue arabe pour permettre aux pays arabes de mieux composer avec leur environnement externe et y influer de manière à servir leurs intérêts et répondre à leurs aspirations". Le président Bouteflika s'est dit convaincu que "la réforme institutionnelle, objet de notre rencontre, est à même d'ouvrir grand la voie à l'instauration d'une politique arabe de voisinage jouissant de potentialités humaines et matérielles nécessaires à la réalisation de ses objectifs de la meilleure manière qui soit". La politique arabe de voisinage "repose sur un minimum de constantes et d'objectifs arabes communs incontestables et inaliénables", a affirmé le président Bouteflika soulignant la nécessité de "trouver une solution juste et définitive à la question palestinienne, de recouvrer tous les territoires arabes occupés, de réaliser la sécurité nationale et globale pour les pays et les peuples arabes". De son coté, l'Emir de l'Etat du Koweït, Cheikh Sabah Al Ahmed Al Djaber Assabah a souligné que le sommet de Syrte "revêt une grande importance d'autant qu'il intervient dans un contexte marqué par la recherche de nouveaux mécanismes de développement de l'action arabe commune". La Ligue arabe représente "la maison de tous les arabes et une base solide de défense des intérêts et de la sécurité des pays arabes", a-t-il ajouté mettant l'accent sur "l'importance de soutenir l'action arabe commune à travers la redynamisation des mécanismes en vigueur". L'Emir de l'Etat du Koweït a fait part du souci de son pays à accorder "la priorité absolue" à la solidarité et la cohésion arabes ajoutant que "sans ces données et fondamentaux, aucune action arabe commune ne saura porter ses fruits ni réaliser les objectifs auxquels nous aspirons". Pour sa part, le président tunisien, M. Zine El Abidine Ben Ali, a souligné "l'importance que revêt l'évolution de l'action arabe commune à même, a-t-il dit, de nous permettre de nous adapter aux mutations profondes et accélérées qui s'opèrent dans le monde d'aujourd'hui pour mieux défendre nos causes et développer notre situation et protéger les intérêts de nos peuples". Qualifiant l'évolution de l'action arabe commune de "projet stratégique et vital pour le futur de la nation arabe", M. Ben Ali a appelé "à l'adhésion de tous les pays arabes à ce projet, en accordant l'intérêt nécessaire au plan socio-économique, en vue d'atteindre la complémentarité arabe tant souhaitée". Au sujet de la politique du voisinage arabe, le président tunisien a plaidé pour le "renforcement des relations des pays arabes avec les pays voisins, des relations qui doivent être basées sur la confiance et le respect mutuel, loin de toute ingérence". Le président de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas a quant lui, passé en revue la position palestinienne quant aux négociations avec la poursuite de la colonisation israélienne. Dans son intervention, avant la réunion à huis clos, le président Abbas a déclaré "avoir informé le comité de suivi arabe lors de sa réunion vendredi de l'état d'avancement des négociations avec Israël et des entraves rencontrées en raison de l'instransigeance de la partie israélienne". "Nous avons passé en revue les points débattus avec les parties américaines et israéliennes concernant la reprise des négociations directes, en vue de parvenir à des solutions aux différentes questions de la phase finale". Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa a présenté un exposé sur la réalité de l'action de la Ligue arabe lors des dix dernières années, relevant le "développement important ayant marqué l'action arabe commune". M. Moussa a indiqué que le secrétariat général de la Ligue arabe avait engagé avec les organisations, les agences spécialisées et les fonds "une action sérieuse dans le cadre de l'action socio-économique arabe qui a gravi les échelons de priorités pour être soumise au sommet. Les travaux du sommet se poursuivront, samedi soir à huis clos, en vue de parachever l'ordre du jour du sommet.