Les règles parasismiques algériennes (RPA) connaîtront prochainement une nouvelle révision à même de les adapter aux nouvelles exigences du domaine de la construction, a annoncé dimanche à Alger, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Nouredine Moussa. Cette révision, cinquième du genre après l'adoption en 1981 des premières RPA, qui ont connu des révisions successives durant les années 83, 88, 99 et 2003, permettra de "tirer les leçons du séisme de Boumerdès, ayant fait, en mai 2003 quelque 2.300 morts", a précisé M. Moussa lors d'une journée consacrée à l'élaboration de recommandations devant enrichir cette opération. La rencontre, à laquelle ont assisté notamment des universitaires, coïncide avec la commémoration du 30e anniversaire du tremblement de terre ayant frappé la wilaya de Chlef, le 10 octobre 1980. De magnitude 7,2 degrés sur l'échelle de Richter, se séisme avait fait 3.000 morts, plus de 8.000 blessés et environ 500.000 sinistrés Vingt-six ans avant, le 9 septembre 1954 la même localité à été ravagée par un séisme de magnitude 6,7 ayant fait 1.200 morts. M. Moussa tenu à rappeler que le séisme de 1980, bien qu'il constitue "un souvenir très douloureux", a permis de lancer la réflexion sur la nécessité d'adopter des RPA en Algérie, pays connu pour son haut risque sismique. Interrogé sur le bilan des mesures engagées dans le cadre de la prise en charge des victimes de cette catastrophe naturelle, il a estimé que "les enveloppes budgétaires consacrées à cet effet devraient être suffisantes pour la reconstruction" de cette wilaya. Faisant remarquer que la sismologie demeure une "science empirique", M. Moussa a souligné l'importance de réviser les règles parasismiques afin de profiter des expériences de la gestion de chaque séisme. C'est au Centre national de recherche appliquées en génie parasismique (CGS), avec la collaboration d'universitaires, qu'a été confiée l'élaboration du projet des RPA 2010, qui prendra en charge toutes les expériences nationales précédentes mais aussi les expériences internationales en matière des constructions parasismiques. les deux séismes qui ont frappé respectivement l'île de Haïti en janvier dernier puis le Chili en février sont, estime M. Moussa, une bonne leçon dans ce sens: le premier, d'une magnitude de 7 degrés a fait 220.000 morts, le deuxième de 8,8 degrés n'en a fait que 800. La réponse, poursuit-il, réside dans "le respect par le deuxième pays de l'application des règles parasismiques après avoir été violemment affecté par le séisme de Valdivia, il y a trente ans de cela". Les RPA 2010 devront par ailleurs assurer une meilleure qualité des habitations et autres structures inscrites dans le cadre du Programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014), a ajouté M. Moussa.