Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa a déclaré, jeudi, à Oran, que de grandes études, au nombre de 25, sur la réduction des risques sismiques en Algérie seront lancées prochainement. A l'ouverture d'une rencontre régionale sur la révision des règles parasismiques algériennes, le ministre a indiqué que ces études sont "importantes pour assurer la sécurité du parc immobilier dans le pays et seront réalisées au titre du programme quinquennal de développement 2010/2014". A défaut de prévoir la date et le lieu des séismes, on peut au moins agir pour en limiter les dégâts. C'est le rôle de la prévention contre le risque sismique. Cela passe par une bonne évaluation de l'aléa sismique, des constructions adaptées assorties à des plans d'urbanisme répondant à des règles parasismiques, le renforcement du bâti ancien,la mise en place de plans d'urgence efficaces. M. Moussa a jouté que de telles études, dirigées par le Centre national de recherche en génie parasismique, devront permettre à tous les intervenants dans le domaine de la construction et de l'urbanisme de connaître les détails précis de la géotechnique liés à l'activité sismique à travers le pays. Il a également signalé que les objectifs de ces études sont de trouver les mécanismes de sécurisation des infrastructures stratégiques des risques sismiques, à l'instar de la zone industrielle d'Arzew et les villes abritant des édifices et des bâtiments anciens comme Oran et Constantine, et d'aider à la classification des sites vulnérables aux tremblements de terre en établissant une carte précise de l'activité sismique et de son évolution dans le pays. Au titre du programme quinquennal 2004-2009, M. Moussa a évalué les résultats obtenus à ce jour à l'issue d'une série d'études menées par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme concernant des sites urbains à travers 14 wilayas. A cet effet, le ministre a précisé que 12 études ont été achevées et 14 autres sont en cours d'élaboration. Cette troisième réunion du genre, après celles de Boumerdès et d'Annaba, vise à la révision et la mise à jour du document sur la résistance aux tremblements de terre en rapport avec les opérations de construction et d'urbanisme, notamment l'aménagement urbain et la réhabilitation du vieux bâti, en prenant en considération les récentes données scientifiques et techniques nationales et internationales, et l'analyse des anciennes formules des règles parasismiques algériennes. Lors de cette rencontre, qui a rassemblé les directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC) et du logement et des équipements publics (DLEP), des bureaux d'études et des centres techniques de contrôle de la construction (CTC) des wilayas de l'ouest du pays, les participants ont débattu plusieurs thèmes, à savoir les défis des technologies du bâtiment, la modernisation des méthodes de sécurisation des constructions et les procédures de génie civil dans la construction parasismique. Par ailleurs, il est annoncé que dans le cadre de la commémoration du 30e anniversaire du séisme d'El Asnam (Chlef actuellement) en 1980, il est prévu une rencontre nationale le 10 octobre prochain à Alger. Elle sera consacrée au débat sur les propositions formulées lors des trois rencontres régionales et à la confection d'un document national de révision des règles parasismiques en vigueur. Toutefois, évaluer l'aléa sismique qui consiste à déterminer la probabilité d'occurrence et les caractéristiques d'un séisme dépassant un certain niveau en un endroit donné, doit comporter deux étapes. La première, dite de sismo-tectonique, passe par l'interprétation de la sismicité historique (laquelle permet de retrouver la localisation et les magnitudes des séismes anciens), l'analyse de la sismicité instrumentale et l'identification des failles actives sur le terrain. La deuxième étape, dite de microzonage sismique, consiste à estimer les caractéristiques du mouvement du sol en un site donné, compte tenu de la magnitude et de la distance du séisme attendu. Dans les zones de collision continentale, où la sismicité est diffuse et répartie sur un grand nombre de failles avec des constantes de temps de l'ordre de plusieurs milliers d'années, les failles actives sont encore très mal connues et beaucoup d'entre elles n'ont pas été trouvées. Ceci implique que la sismicité instrumentale ne suffit pas à évaluer l'aléa sismique. Les études de sismicité doivent être complétées par des études géologiques sur le terrain pour cartographier les failles.