Un quart de la population africaine vit à moins de 100 km des côtes, d'où l'importance de faire face à l'érosion côtière, un phénomène favorisé par les changements climatiques, à travers le continent, a estimé lundi la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA) au lendemain de l'ouverture d'un Forum à Addis-Abeba. Dans un communiqué reçu à Dakar, la CEA, citant des données fournies par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a indiqué qu'"un quart de la population africaine vit à moins de 100 km des côtes et que les villes les plus importantes du continent se trouvent sur le littoral". Cette situation rend les populations et les villes côtières "très vulnérables à l'élévation du niveau de la mer, à l'érosion côtière et aux phénomènes extrêmes", a affirmé la CEA. C'est dans cet ordre d'idées que cette structure a appelé les participants au Forum pour le développement de l'Afrique à se pencher sur "les problèmes qui se multiplient en adoptant une démarche dynamique et concrète pour débattre et tenir compte des recherches existantes". Plus de 700 spécialistes des changements climatiques participaient aux assises d'Addis-Abeba qui se tiennent autour du thème : "Agir face aux changements climatiques pour promouvoir un développement durable en Afrique". Les Etats côtiers de l'Afrique avaient à maintes reprises appelé l'Union africaine (UA), le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) à "accélérer la mise en place de financements pour la lutte contre l'érosion côtière". Ce dispositif de lutte devrait être exécuté en rapport avec la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), la Banque mondiale (BM), l'Union européenne (UE) et les pays de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI). Les pays touchés par l'érosion côtière plaident notamment pour des "actions régionales concertées pour la lutte contre l'érosion côtière" et préconisent des programmes pour faire face également à l'"infiltration de l'eau salée" à travers les fissures des couches qui forment le plateau continental. "L'infiltration des eaux provoque l'accumulation des sels dans les sols et affecte les nappes phréatiques et prive les populations d'eau potable dans les villes côtières", selon des experts. Dans ce contexte, le directeur de la Division de la sécurité alimentaire et du développement durable à la CEA, Josue Dione, a rappelé que le Gouvernement gambien a dépensé des millions de dollars pour reconquérir des plages d'une importance cruciale pour le tourisme du pays. "La mer a repris ses droits, les plages sont reconquises et le bord de mer est désormais à quelques mètres des nombreux hôtels", a constaté M. Dione, à la veille de l'ouverture des travaux de la rencontre prévue sur cinq jours. Il est à souligner par ailleurs que le Forum, organisé conjointement par la CEA, la BAD et la Commission de l'Union africaine (CUA) porte sur "les stratégies d'adaptation aux effets des changements climatiques grâce à la prise de mesures efficaces en matière de politiques, de stratégies, de programmes et de pratiques", a-t-on souligné. Selon des rapports, le continent africain contribue pour seulement 3,8% du total des émissions de gaz à effets de serre, mais les pays africains sont parmi les "plus vulnérables aux changements climatiques dans le monde". Les recommandations attendues au terme des travaux renforceront la participation de l'Afrique aux négociations internationales sur les changements climatiques, a-t-on conclu.