La conférence d'Alger sur "l'arabisation de l'enseignement et le développement humain", dont les travaux on débuté lundi à Alger, a mis en relief la problématique de la terminologie arabe et de l'arabisation de l'enseignement. Initiée par le Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le Centre arabe de traduction, d'arabisation et d'édition de Damas, la conférence de trois jours se déroule en présence d'une pléiade d'experts algériens et arabes spécialisés dans la promotion de la terminologie arabe. Le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, qui a présidé l'ouverture des travaux, a indiqué que la recherche en matière d'arabisation constituait "la pierre angulaire de l'édifice de promotion de la langue arabe". M. Belkhadem a souligné, dans ce contexte, que "le développement ne saurait être atteint sans la maîtrise de la langue arabe et la généralisation de son utilisation dans tous les aspects de la vie". L'Algérie "demeure soucieuse de poursuivre ses efforts pour la promotion de la langue arabe dans tous les domaines" partant de sa conviction que "la généralisation de l'utilisation de la langue arabe est à même de la libérer du lourd legs du passé colonial", a affirmé M. Belkhadem. Il a estimé, par ailleurs, que "les sociétés soucieuses d'acquérir les sciences et de maîtriser leur utilisation sont appelées à adhérer au processus du développement humain" ajoutant que la langue arabe "est à même de franchir d'importants pas sur la voie du développement humain vers la société du savoir" au regard de sa flexibilité et de sa richesse. Il a précisé toutefois que la réalisation de cet objectif "dépend de la redynamisation de son rôle à travers l'arabisation et la traduction ainsi que l'élaboration de dictionnaires spécialisés et par la promotion de la recherche scientifique et linguistique". Le président du CSLA, Mohamed Larbi Ould Khalifa, a estimé pour sa part que les arabophones "n'ont pas perpétué le progrès civilisationnel imputant ce fait à plusieurs facteurs notamment l'inertie dans laquelle se sont confinées les sociétés arabes". L'hégémonie de la langue coloniale compte également parmi les facteurs mis en cause par M. Ould Khalifa pour qui le transfert des technologies passe par la mise en place de mécanismes d'assimilation et des politiques à même d'encourager les élites productrices d'idées. Le président du CSLA a souligné la nécessité de politiques qui évitent plusieurs idées erronées selon lesquelles l'importation de produits de la science et de la technologie signifiait progrès et développement. La langue arabe n'est présente qu'à 0,4% dans l'espace internet alors que l'anglais occupe 47%, indique le responsable à titre d'exemple, soulignant que pour sortir du sous-développement nos pays doivent prendre conscience que leur force repose sur la diffusion du savoir et de la connaissance. Il a souligné à cet effet que "le secteur de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique demeurait un secteur stratégique dans tout projet de développement à la faveur d'une bonne gouvernance à même d'instaurer paix et stabilité".