MIJEK (Territoires sahraouis libérés) - Le membre du secrétariat national du Polisario, chargé des organisations politiques, Bachir Mustapha Sayed, a affirmé, mercredi à Mijek, que le Maroc doit être convaincu que les Sahraouis ont la volonté et les capacités pour reprendre "le combat". "Que le Maroc de Mohamed VI soit convaincu que les Sahraouis ont la volonté, la décision et les capacités pour reprendre le combat", a indiqué à l'APS M. Bachir Sayed, en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l'union du peuple sahraoui. "Le contexte régional doit être aidant. Si nous restons dans la situation actuelle, le Maroc a beaucoup plus de possibilité grâce au soutien dont il bénéficie pour nous occuper et nous confiner dans cette situation d'attente", a-t-il poursuivi. Pour M. Bachir Sayed, le Maroc "tire le maximum de profit" de cette situation qu'il a qualifiée de "statut quo". C'est dans ce contexte qu'il a estimé que "l'occupant marocain ne va pas bouger un pion ou faire un mouvement positif, s'il n'est pas sûr que les Sahraouis ont renié leur revendication pour l'indépendance". Pour le Maroc, a-t-il considéré, le temps cumulé est un obstacle qui empêcherait les Sahraouis de récupérer l'initiative, ses énergies et ses capacités pour combattre. Ce membre de la direction politique du Polisario a indiqué, par ailleurs, que le 13e congrès du Polisario, qui se tiendra l'année prochaine, "répondra à l'attente du peuple sahraoui et de ses espoirs". S'agissant de la réunion historique du 12 octobre 1975 ayant scellé l'union du peuple sahraoui, M. Bachir Sayed, frère du chahid Mustapha El-Ouali Sayed, qui a été à l'origine de cette réunion, a rappelé que "ce rassemblement est survenu au moment où les autorités marocaines se préparaient pour envahir le Sahara occidental, après le départ de l'occupant espagnol". L'Espagne, a-t-il affirmé, était en colère à cause de la mise en échec du Parti de l'unité du peuple sahraoui (POUS) qu'il voulait imposer sur le terrain, en marginalisant le Front Polisario. C'est dans ce contexte, a expliqué Bachir Sayed, que des plans ont été mis en œuvre pour provoquer une sorte de guerre civile au Sahara occidental. "L'union nationale est venue pour mettre en échec ces plans et, aussi, permettre à l'autorité traditionnelle symbolisée par l'Assemblée générale de prêter allégeance à la jeune délégation du Front du Polisario, comme le seul et l'unique représentant du peuple sahraoui, ainsi que d'appuyer son programme visant le recouvrement de l'indépendance", a-t-il encore affirmé. Parmi les acquis de cette réunion historique, il a également cité la création du Conseil national sahraoui qui a permis la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique. "La même nécessité brûlante pour l'union nationale qui se faisait sentir dans la moitié des années 1970, se fait encore sentir aujourd'hui", a-t-il estimé, expliquant que "cette période d'attente et de démobilisation fait que le peuple s'impatiente". "L'ennemi veut transformer cette trêve en guerre secrète d'infiltration et de division", a souligné M. Bachir Sayed, affirmant qu'aujourd'hui, "il est nécessaire de susciter la même mobilisation constatée lors de la Déclaration de l'union du peuple sahraoui". Sur un autre registre, ce responsable du Secrétariat national du Polisario a indiqué que "les autorités sahraouies coopèrent étroitement avec les pays voisins, notamment l'Algérie et surtout la Mauritanie, dans la lutte contre le crime organisé, la contrebande, le trafic en tout genre et l'émigration clandestine". "Cette coordination efficace a permis de réaliser des résultats", a-t-il noté, soulignant que "ce n'est pas le premier combat des Sahraouis et ne doit pas l'être". "Notre combat est le parachèvement de l'indépendance de nos territoires", a-t-il tenu à préciser.