L'Algérie dispose d'une stratégie "très solide" et "reconnue mondialement", pour garantir la sécurité alimentaire, a indiqué samedi à Alger le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. "Nous avons une stratégie très solide pour garantir la sécurité alimentaire de notre pays et elle est basée sur un diagnostic précis et une interaction de plusieurs politiques nationales", a déclaré le ministre, en marge d'une cérémonie de célébration de la journée mondiale de l'alimentation à laquelle ont pris part plusieurs membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et des cadres du secteur. M. Benaïssa a souligné que la politique du Renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural, qui considère la sécurité alimentaire comme élément de la souveraineté nationale, est "reconnue mondialement". Il a souligné que la disponibilité des produits alimentaires avait dépassé le taux de 100% dans certaines régions du pays et un effort sera fait pour rendre la disponibilité en produits locaux plus grande. Evoquant la lutte contre la faim, le ministre a noté que la solidarité de l'Algérie avec les personnes qui souffrent de la faim notamment en Afrique "est sincère et entière". "Notre pays a toujours, non seulement, réagi positivement et en fonction de ses moyens aux différents appels des pays et de la communauté internationale, mais a agi souvent dans la discrétion et l'efficacité que requiert la préservation de la dignité de la personne humaine", a-t-il dit. M. Benaïssa a évoqué, dans ce contexte, l'engagement de l'Algérie à l'égard de l'Afrique et de la communauté internationale pour éloigner le spectre de la faim et de la malnutrition, en citant le discours du président de la République lors du dernier sommet arabo-africain tenu à Syrte lorsqu'il a rappelé la nécessité de coopérer davantage dans le domaine de l'agriculture où des complémentarités notables existent et devraient être exploitées au bénéfice de la sécurité alimentaire de l'ensemble de cette région. Pour sa part, le représentant de la FAO à Alger, a salué les efforts de l'Algérie pour relever le défi de la sécurité alimentaire à travers la politique du Renouveau agricole et rural, en mettant les bases d'une agriculture moderne et durable. Ce responsable a salué également l'initiative de l'Algérie consistant à mettre à la disposition du Togo prochainement une équipe d'experts et de techniciens dans le domaine de l'élevage et des techniques d'exploitation de l'eau. Intervenant pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a affirmé que l'Algérie "n'est pas concerné par la sous alimentation mais plutôt par la malnutrition". Selon M. Ould Abbès, la prévalence de la malnutrition due à une carence en protéines est passée de 10% en 1995 à 6% en 2000 puis 1,7% en 2006. Un recul est également enregistré pour les maladies liées aux carences alimentaires comme le rachitisme, qui est passé de 1,6% en 2003 à 0,4% en 2010. Le ministre a rappelé, dans ce contexte, que l'Algérie avait mis en œuvre un programme de cantines scolaires, qui est en cours de généralisation à travers tout le territoire national. Par ailleurs, des médailles, ont été discernées dont certaines à titre posthume, par la FAO à une dizaine de cadres algériens activant dans différents secteurs. Selon la FAO, le nombre de personnes souffrant de la faim a diminué, repassant sous la barre d'un milliard en 2010, mais 925 millions sont encore touchées par ce fléau dont 239 millions en Afrique subsaharienne où le taux reste élevé (30%). Plus de 14.000 enfants meurent chaque seconde à cause de la faim au monde, selon la même source. Ces chiffres sont jugés de "scandaleux et catastrophiques" par la FAO car ils diminuent les chances d'atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, qui tablent sur un taux de 10% de personnes soufrant de la faim en 2015, alors que ce taux tourne autour de 16% actuellement.