Les indicateurs macro-financiers de l'Algérie se sont relativement consolidés au premier semestre 2010 en dépit des incidences du choc externe de la crise économique mondiale sur les ressources publiques, ce qui dénote "une résilience" face à la recrudescence des risques financiers dans la zone euro, a affirmé mercredi le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Lors de la présentation du rapport annuel sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie au 1er semestre 2010 devant l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Laksaci a affirmé que cette stabilité financière permettra de "poursuivre le programme d'investissements publics à la faveur de la consolidation des réserves du Trésor". Les réserves du Trésor ont atteint au cours de la même période 292,3 milliards de DA au titre des dépôts auprès de la Banque d'Algérie, Ce qui a permis de réduire son déficit à 61,6 milliards de DA contre 228,7 milliards de DA au 1er semestre 2009. Les réserves de change officielles ont atteint 146,23 milliards de dollars à fin juin alors que la dette extérieure a été évaluée à 4 milliards de dollars, ce qui prouve, selon M Laksaci "la solidité de la situation financière extérieure de l'Algérie". La balance des paiements a enregistré un solde positif de 7,1 milliards de dollars à la faveur de l'accroissement des exportations d'hydrocarbures qui sont passés à 27,6 milliards de dollars soit une hausse de 38,3 % par rapport à la même période de l'année précédente. Les exportations d'hydrocarbures ont été notamment boostées par la hausse des cours du pétrole dont la moyenne est passée de 52,23 dollars au premier semestre 2009 à 77,5 dollars au premier semestre 2010, a ajouté M. Laksaci qui a indiqué que les exportations pétrolières ont également enregistré une légère hausse de 1,65 % durant la même période. Les importations ont accusé une légère baisse de 1,5% en raison du recul de l'importation des produits alimentaires (11%), les autres produits de consommation (30, 4%), les produits semi-finis (7,2%) et les biens d'équipement industriels (6,5 %). S'agissant de la situation monétaire, le responsable de la Banque d'Algérie a indiqué que le flux des dépôts dans les banques en dehors de la Banque centrale est estimé à 180 milliards de DA, dont 88 milliards de DA appartiennent à Sonatrach. Les crédits bancaires accordés jusqu'à fin juin dernier ont augmenté de 9,35%. Cette hausse est due au rachat des "créances douteuses" des banques par le trésor pour un montant de 208,5 milliards de DA. Le secteur public a bénéficié, a indiqué M. Leksaci, de 55,7% de ces crédits. La Banque centrale a poursuivi l'absorption de l'excès des liquidités bancaires qui se sont stabilisées à 1.100 milliards de DA par rapport au premier semestre 2009. S'agissant de l'inflation, calculée sur la base de la moyenne annuelle de l'évolution des prix des produits consommation, elle a atteint 5,41% en juin dernier contre 5,74% en décembre 2009.