Les pouvoirs publics ont proposé d'augmenter la prime d'intégration pour les laiteries utilisant 100% du lait cru dans la production du lait en sachet, a indiqué mercredi le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. "Nous avons proposé à toutes les laiteries qui ne travaillent qu'avec du lait cru d'augmenter la prime d'intégration de 4 dinars à 7,50 DA", a déclaré le ministre en marge d'une journée d'information organisée au siège de la Chambre nationale d'agriculture (CNA) pour débattre de la nouvelle loi sur le foncier agricole. Selon M. Benaïssa, cette proposition est en discussion actuellement entre les différents acteurs de la filière au sein du Conseil interprofessionnel du lait (CIL), où se déroulent des discussions pour la mise en place d'un nouveau dispositif de soutien à cette branche stratégique afin de lui assurer un développement durable. Le ministre qui s'exprimait à propos de la dernière perturbation qu'a connue la filière au niveau de la distribution du lait en sachet, a souligné, la nécessité de bâtir un réseau fiable entre tous les acteurs intervenants dans cette activité. Mis en place en 2008, le dispositif de soutien à cette filière, comprend une prime d'intégration du lait cru de 4 DA/litre en faveur du transformateur, 7 DA/litre pour le collecteur et 12 DA/litre pour l'éleveur. L'Etat soutient également la poudre de lait destinée à la production du lait en sachet commercialisé à un prix soutenu de 25 DA/litre. S'exprimant sur la loi sur le foncier agricole, M. Benaïssa a affirmé devant les responsables des Chambres d'agriculture de wilayas que cette nouvelle législation "est venue pour structurer le travail du secteur durant les prochaines années et elle concerne l'avenir des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat". Le ministre a fait savoir que près de 23.000 dossiers, pour changer le droit de jouissance par le droit de concession, ont été déposés à ce jour. Il a mis en avant le rôle important que doivent jouer les chambres dans l'accompagnement des agriculteurs et les opérateurs économiques sur le terrain, à la lumière de la nouvelle législation régissant la gestion de ces établissements. "Les missions de ces chambres sont désormais claires, elles doivent jouer un rôle de médiation entre les politiques mises en place par les pouvoirs publics et les créateurs de richesses", a-t-il dit. Parmi les actions nouvelles que mènent ces chambres, l'organisation de concours agricoles pour distinguer les agriculteurs et les éleveurs réussissant sur le terrain au niveau local pour donner l'exemple. Durant la campagne agricole 2009-2010, la CNA a lancé cinq concours distinguant le meilleur producteur céréalier, meilleur éleveur bovin laitier, meilleur producteur de pomme de terre, meilleur producteur de tomate industrielle et un concours oléicole avec ses différentes composantes (olives et huile). Cette opération s'apprête à devenir une tradition pour promouvoir la culture de la performance parmi les professionnels et exploiter au mieux le potentiel humain du secteur. Les intervenants lors de cette rencontre ont relevé plusieurs contraintes liées à l'application de cette loi sur le terrain tels que l'octroi des documents liés aux terres non encore cadastrées et les exploitations touchées par les plans de constructions d'infrastructures. Dans le cas de ces dernières, certains agriculteurs continuent toujours de payer les redevances de leurs exploitations envahies par les plans d'urbanisation, alors que certaines exploitations restent bloquées parce que leurs exploitants sont incapables d'obtenir des crédits de campagne en raison du non remboursement de leurs dettes dues par la société SALEM, partie en faillite. Intervenant dans ce sens, le PDG de la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR), Boualem Djebbar, a rassuré les directeurs de chambres et les agriculteurs que le droit de concession ne constitue pas un obstacle pour l'obtention des crédits de campagne. Il a rappelé, toutefois, que l'obtention d'un autre crédit est conditionnée par le remboursement préalable de l'ancien crédit. M. Djebbar a indiqué, dans ce sens, que le remboursement des crédits R'fig a atteint 99% dans certaines wilayas alors qu'au niveau de certaines régions, ce taux ne dépasse pas les 30%."Ceux qui n'ont pas remboursé, qu'ils prennent leurs responsabilités", a-t-il averti.