Le Forum interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Fiplait), s'est tenu, mercredi, au Palais des expositions des Pins maritimes, sous le haut patronage de M. Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, la fondation Filaha Innove avec l'Onil (Office national interprofessionnel du lait), en marge du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole. L'objectif est de promouvoir la production laitière en Algérie et d'encourager les producteurs locaux et les investisseurs du domaine, afin de réaliser une autosuffisance dans la filière. En effet, la demande en lait devient une nécessité pour l'Algérie, qui a vu ses importations en poudre de lait et dérivés augmenter de façon exagérée ces dernières années. Il est certain que la crise économique mondiale ne va s'estomper de sitôt et le nouveau système mis en place par les pouvoirs publics est destiné à inciter le producteur algérien à augmenter sa production et sa productivité. Pour cela, plusieurs facteurs sont à revoir. Lors du forum, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a appelé les différents acteurs de la filière lait à trouver un compromis sur le prix de revient de la production de lait. "Nous avons donné la possibilité à tous les acteurs de s'exprimer et d'agir dans une interprofession pour que la filière lait se développe et que chacun y trouve ses intérêts", a souligné le ministre. Les transformateurs ont soulevé, dans une conférence-débat, le problème du prix de revient du litre de lait, malgré les subventions accordées par l'Etat pour les deux parties. Pour les éleveurs, la production laitière nationale n'est pas stable, en raison des problèmes de prix de ce produit, reprochant aux transformateurs d'acheter à bas prix leur lait cru, notamment en période de forte production. Bien que ce prix soit fixé à 30 DA le litre par le Conseil interprofessionnel du lait (CIL), certaines laiteries arrivent à acheter le lait cru à 25 et parfois à 20 DA/litre, un tarif jugé très bas pour le producteur. Ce refus des laiteries de se soumettre au prix d'acquisition de 30 DA/litre, selon un éleveur de la wilaya d'Oran, s'explique par l'importance de la production nationale de lait cru actuellement, ainsi qu'à la baisse du prix de la poudre au niveau sur le marché international. Cela n'encourage donc pas les laiteries à acheter le lait des éleveurs, jugé très cher par rapport à la matière importée et, en plus, subventionnée par l'Etat. De leur côté, les transformateurs se trouvent perdants dans l'affaire, du fait que la production du lait en sachet, dont le prix est subventionné par l'Etat (25DA/litre), n'est pas rentable, étant donné qu'ils sont tenus d'y intégrer le lait cru qu'ils achètent cher chez les éleveurs. A cet effet, les transformateurs suggèrent que la subvention accordée par l'Etat à la poudre de lait soit attribuée aux laiteries à raison de 9 DA/litre contre une prime d'intégration de 4 DA actuellement, en vue de produire du lait cru à 100%. Face à ces suggestions, le ministre a appelé les deux partie à trouver des solutions dans le cadre du CIL pour arriver à un compromis sur cette question et faire en sorte que la filière soit durable et que chacun y gagne. Benaïssa a souligné le caractère complexe de la filière lait, du fait qu'elle compte plusieurs acteurs et qu'elle demande beaucoup de technicité. Elle fait partie également des activités que compte développer l'Etat à travers l'augmentation de la production nationale en vue d'assurer la sécurité alimentaire et de réduire la facture des importations de la poudre de lait. O. M.