"La responsabilité sociétale des entreprises au Maghreb" a constitué le thème d'un colloque ouvert dimanche à Oran, à l'initiative du laboratoire de recherche sur les économies euro-méditerranéennes de la faculté des sciences économiques de l'université d'Oran. Le programme de cette rencontre de deux jours, organisée en collaboration avec des organisations et des instances étrangères activant dans le domaine du développement des ressources humaines, comporte plusieurs conférences d'experts, universitaires et chefs d'entreprises économiques d'Algérie, Tunisie, Maroc, Espagne et France, dans le but de mettre en exergue des modèles de plans de développement des ressources humaines au sein des entreprises économiques nationales et étrangères. Ce colloque a vu également des interventions portant sur la responsabilité sociétale des entreprises publiques et privées au niveau des pays du Maghreb. Hubert Landier, expert français dans le domaine des ressources humaines, a estimé qu'une mauvaise gestion des ressources humaines au sein des entreprises publiques entraîne, dans la majorité des cas, leur faillite. Il a expliqué dans sa conférence intitulée "de la crise économique au développement durable: les fondements des ressources humaines", que la plupart des enquêtes internationales effectuées sur le recul du rendement et la faillite des entreprises ont abouti à la faiblisse de la capacité des entreprises à gérer les ressources humaines ou à la négligence de ce volet, qui représente un véritable capital pour la création de richesses. Le même conférencier a ajouté que la négligence du développement des ressources humaines et de la responsabilité sociétale par les entreprises économiques engendrera des crises en leur sein, en raison de l'absence de confiance et l'incapacité d'élaborer un plan durable de management. Il a également indiqué que la régression de la responsabilité sociétale au sein des entreprises encourage l'apparition de plusieurs phénomènes négatifs comme "l'absentéisme moral" et "la non persévérance dans le travail", ainsi que le départ massif des cadres qui cherchent la stabilité sociale favorisant le développement professionnel escompté. Le président de l'association tunisienne de formation en gestion des ressources humaines, Habib Bouassida, estime pour sa part que la responsabilité sociétale doit être au centre des préoccupations de l'entreprise, en indiquant que les entreprises développées dans le monde activent sans cesse pour inventer les sources et les intermédiaires sociaux incitatifs, afin de gagner la confiance des ouvriers, qui représentent le véritable enjeu pour réaliser la richesse, et la force réelle pour garantir une continuité et une durabilité sur la scène économique. Il a affirmé que le désengagement des entreprises de leur responsabilité sociétale, les pousseront à fermer les canaux de dialogue et à dresser des frontières entre la gestion et les préoccupations des travailleurs, entrainant ainsi une détérioration dans la dynamique de production.