Les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé, dimanche soir à Alger, à l'ouverture du dialogue et l'implication du peuple dans les décisions qui le concernent. Intervenant lors du débat sur la Déclaration de politique générale du Gouvernement, présentée jeudi dernier par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, les députés de différentes formations politiques ont plaidé pour la participation du peuple dans la gestion de ses affaires. Selon le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohamed Khendek, "la réussite et le développement sont conditionnés par la participation effective du citoyen ". Mohsen Belabbes, député du même parti politique, a appelé à l'ouverture d'un dialogue sur les programmes économiques avant leur présentation devant le parlement. Le même député a reproché au gouvernement de se référer aux années 90 dans l'évaluation de la situation économique et sociale du pays considérant que cette base "est trompeuse". Après une longue comparaison avec les indices de croissance des pays voisins dans divers domaines, il a, par ailleurs, estimé "que la politique algérienne est moins performante en matière de développement et d'attractivité d'investissements étrangers". Sur le volet social, la députée du Front de libération national (FLN), Tourkia Skender, a regretté le fait que le secteur public soit le plus grand pourvoyeur d'emploi, appelant à favoriser le développement du secteur privé. Le député du Parti des travailleurs (PT), Mourad Mensour, a axé son intervention sur l'enseignement supérieur dont il a tracé une "situation qui laisse à désirer", mettant en exergue les différents problèmes dont souffre la corporation universitaire. S'agissant du manque d'encadrement des étudiants, il a regretté la conversion d'un grand nombre d'enseignants expérimentés à des postes dans la gestion et l'administration. Il a, par ailleurs, joint sa voix aux contestataires du système d'enseignement supérieur LMD (License-master-doctorat), estimant qu'il s'agit "d'un système importé qui ne correspond nullement à la réalité algérienne". L'élu du Front national de libération (FLN),Tahar Khaoua, a salué les réformes dans le secteur la Justice ainsi que la modernisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC). Le dossier des libertés a, en outre, suscité l'intérêt de plusieurs députés de différents partis politiques. Un élu du FLN, en l'occurrence Abdelkader Cherrar, a plaidé pour l'ouverture du secteur de l'audiovisuel. Les députés du RCD quant à eux, ont relevé "un recul en matière de libertés individuelles et syndicales", appelant à la levée de l'état d'urgence qui "pénalise ces libertés". Pour sa part, le député du rassemblement national démocratique (RND), Ferhat Bendjabellah, a appelé à la création d'une caisse pour le développement des régions limitrophes, à l'instar de ce qui a été fait pour les Hauts-plateaux. La corruption, sujet omniprésent depuis le début des débats, est revenue dans des interventions de députés du FLN, du RCD, du PT et du RND. M. Cherrar a estimé qu'"il faut beaucoup plus que de simples lois pour combattre ce fléau". M. Khendek a considéré que la corruption n'est autre que le résultat de la "politique du clientélisme appliquée par certains responsables". Pour sa part le député du RND, Farouk Ikhlef, a appelé à lutter contre les "pratiques négatives", susceptibles de freiner l'avancement du processus du développement". Le débuté du RCD, Tahar Besbes a, quant à lui relevé ce qu'il a appelé "les restrictions des libertés", considérant la Déclaration de politique générale du gouvernement "qui tente de démontrer que tout va bien dans le pays, n'est pas réaliste". "Le gouvernement n'a pu assurer ni logement, ni emploi, ni même une amélioration du pouvoir d'achat du citoyen", a-t-il scandé, ajoutant que la Déclaration n'a rien rapporté concernant les scandales financiers, la spoliation des deniers de l'Etat, de la pauvreté, de la marginalisation et de la corruption. Il a, par ailleurs, interrogé le gouvernement sur la non implication des syndicats indépendants dans la tripartite (gouvernement-syndicats-patronat). Leila Hadjarabe du RCD, a considéré la Déclaration de politique générale du gouvernement comme "brouillon de vieux projets avec un contenu fragile". Après avoir émis un doute sur les statistiques contenues dans la Déclaration notamment celles relatives à l'emploi et au chômage, la même députée a estimé que les aides sociales telles que le couffin du ramadan et le cartable scolaire ne peuvent être une solution pour le chômage.