L'Algérie enregistre chaque année entre 1.500 et 2.000 nouveaux cas de cancer de cavum (rhino-pharynx), dont 20% représentent des malades ayant moins de 20 ans, a révélé, mercredi à Alger, le Pr. Mustapha Lounici, chef de service à l'hôpital central de l'Armée. Intervenant à l'ouverture des 40e journées médico-chirurgicales de l'Armée nationale populaire (ANP), le Pr. Lounici a indiqué que le cancer du cavum sévit à l'état endémique dans certaines régions du monde dont l'Algérie où il constitue, a-t-il dit, un problème de santé publique. "C'est le premier cancer en ORL", a-t-il précisé, ajoutant que le "pronostic (sur cette maladie) reste mauvais, compte tenu du retard enregistré en matière du diagnostic et de problèmes thérapeutiques". Quant à la prise en charge de cette pathologie, l'intervenant a fait savoir qu'elle nécessite un travail de plusieurs structures multidisciplinaires, citant plus particulièrement l'ORL, la radiothérapie, les pathologistes, les radiologues et les oncologues. L'autre thème, qui sera abordé lors de ces journées médico-chirurgicales, est celui ayant trait aux dysfonctions cognitives en chirurgie cardiaque. De ce fait, il a été souligné que 30 à 80% de ces patients sont susceptibles de développer des troubles neurocognitifs "qui sont le plus souvent fonctionnels, transitoires et de cause variable". Quant à la maladie de polyarthrite rhumatoïde, considérée comme le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent, le conférencier à relevé qu'elle touche "de 0,5 à 1% de la population et deux fois plus souvent les femmes que les hommes". "Bien que cette maladie puisse apparaître à n'importe quel âge, ses premier symptômes surviennent en général entre 40 et 60 ans", a-t-il souligné. Le Pr. Lounici a indiqué, à cet effet, que la prise en charge de polyarthrite rhumatoïde est en "pleine évolution", notamment avec l'arrivée de nouvelles modalités thérapeutiques "qui ne se contentent plus d'améliorer les symptômes, mais ont l'ambition de prévenir les lésions destructrices". Pour sa part, le directeur central des services de santé militaire, le général Abdelkader Bendjelloul, a mis l'accent sur l'importance de ces journées médico-chirurgicales, soulignant que la santé militaire a franchi, ces dernières années, des "pas importants tant au plan quantitatif que qualitatif". S'agissant des thématiques de cette rencontre scientifique, le même responsable les a qualifiées de "tout à fait pertinentes", dans la mesure où elles contribueront, a-t-il expliqué, à fournir des éléments d'information à même de développer la recherche scientifique dans le domaine de la santé publique pour une meilleure prise en charge de ce genre de pathologies.