Le nouveau projet d'Israël considérant El-Qods occupée comme une priorité dans ses plans de colonisation, continue de susciter de vives réactions en Palestine et dans le monde musulman. Ce projet de considérer El-Qods comme "la zone de priorité nationale" d'Israël a été condamné mercredi par l'Organisation de la conférence islamique, qui le considère comme une nouvelle tentative d'Israël de judaïser la ville sainte, en privilégiant l'établissement de nouvelles colonies juives. Le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a mis en garde contre les dangers de ce projet de loi, réaffirmant qu'El-Qods-Est est "une partie indissociable des territoires palestiniens occupés en 1967". Ces plans israéliens visant à changer la réalité géographique et démographique sont "illégaux et représentent une violation du droit international et du quatrième traité de Genève", a-t-il ajouté. Face à cette situation, le SG de l'OCI a appelé la communauté internationale et le Quartette pour le Proche-Orient à obliger Israël à mettre un terme aux actes de répression visant à judaïser El-Qods. Pour l'Autorité palestinienne, le nouveau projet d'Israël entre dans la cadre des tentatives à dépouiller les Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres. Ce plan de colonisation israélien prouve, en outre, l'absence d'un partenaire dans le processus de paix, a affirmé Hanane El Ashraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de la libération de la Palestine. Mme El Achraoui a mis en garde contre les dangers de voir ce projet de loi adopté, car e-t-elle averti, cela conduira à modifier l'équilibre démographique à El Qods et accélérera la judaïsation de la ville, et menace même l'existence de la partie orientale de la ville comme capitale du futur Etat palestinien indépendant. Le négociateur palestinien Saëb Arekat a lui aussi condamné le projet, qui n'est que le reflet des violations israéliennes de la charte des Nations unies et du droit international. Cette énième provocation entre dans le cadre des tentatives israéliennes d'imposer des faits accomplis et de nouvelles réalités sur le terrain en vue des prochaines négociations, a souligné M. Arekat. "El Qods-Est est une région occupée depuis 1967 et le monde entier y compris les Etats-Unis considèrent son appropriation par Israël comme illégale", a-t-il réaffirmé. Sur le terrain, des sources palestiniennes ont rapporté dans la journée que des bulldozers et des véhicules blindés israéliens ont démoli plusieurs édifices appartenant à des palestiniens dans la région d'El Essaouia au centre d'El-Qods. Un responsable du Fatah, Raed El Essaoui, a affirmé que les autorités de l'occupation ont mis la main sur plusieurs terrains de la région d'El Essaouia, qui entre dans leur visée expansionniste dans le but d'y construire de nouvelles colonies juives. Parallèlement, à Oum El Fahm, dans les territoires occupés en 1948, des dizaines de Palestiniens ont été blessés dans des heurts avec les forces de l'occupation, alors qu'ils tentaient de faire face à une manifestation de colons juifs. Ces nouveaux développements interviennent alors que les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, entamées début septembre sous l'égide des Etats-Unis, sont à l'arrêt en raison de l'obstination d'Israël à poursuivre les activités de colonisation dans les territoires occupés. Devant cette impasse, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a appelé à agir à travers les instances des Nations unies pour obliger Israël à respecter ses engagements vis-à-vis des Palestiniens, dont l'arrêt de la colonisation et l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les Territoires occupés avait indiqué récemment que l'expansion de la présence juive à El Qods-Est entravait la création d'une capitale palestinienne dans cette ville sainte.