Les Palestiniens ont demandé lundi à la médiation américaine d'adopter une "position claire et ferme" à propos de la poursuite de la colonisation juive dans les territoires occupés, à quelques jours de la fin du délai accordé par le Comité de suivi de la Ligue arabe à Washington. Espérant voir la médiation américaine de George Mitchell agir face à l'intransigeance d'Israël, M. Namr Hamad, conseiller du président palestinienMahmoud Abbas, a appelé à une "position claire et ferme" de Washington sur lapoursuite de la colonisation qui a conduit à une nouvelle impasse dans le processus de paix. "Ce qui est clair c'est que l'occupant israélien poursuit sur une échelle sans précédent ses activités de colonisation (...) ce qui nécessite une position américaine claire sur cette question", a insisté M. Namr Hamad. M. Hamad a signalé qu'il ne restait que quelques jours à l'échéance fixée par le Comité de suivi de la Ligue arabe (lors du sommet arabe de Syrte), qui a donné un mois aux Etats-Unis pour pousser Israël à mettre fin à la colonisation. La partie palestinienne refuse toujours de reprendre les négociations avec Israël, relancées le 2 septembre dernier mais bloquées par la poursuite de la colonisation. "Nous n'accepterons pas de retourner aux négociations de paix sans une déclaration d'Israël à arrêter ses activités de colonisation dans tous les territoires, y compris à El Qods occupée", a insisté de son côté le principal négociateur palestinien, Saëb Arekat, qui a dénoncé un nouveau projet du gouvernement israélien consistant à considérer la ville comme "une région nationale prioritaire de premier degré" dans les domaines de l'urbanisme, de l'emploi et de l'éducation, avec pour dessein d'encourager l'établissement des colons juifs dans la ville. Ce nouveau projet juif a été vivement dénoncé par l'Autorité palestinienne qui, a-t-elle estimé, "vise à imposer des faits accomplis dans les négociations de paix". "El Qods-Est est une région occupée depuis 1967 et le monde entier y compris les Etats-Unis considèrent son appropriation par Israël comme illégale", a déclaré M. Arekat. Selon les observateurs, la poursuite de la colonisation juive, les agressions quotidiennes et les incessantes provocations sionistes, visant notamment à judaïser la ville sainte d'El-Qods, compliquent davantage la situation dans les territoires palestiniens occupés, et continuent de susciter des inquiétudes palestiniennes, arabes et internationales. Par ailleurs, la situation risque de s'aggraver davantage dans la bande de Ghaza, toujours sous blocus économique et de la circulation, imposé par les autorités d'occupation israéliennes depuis près de quatre ans. Pour tenter de briser l'embargo, des convois humanitaires ont pu atteindre Ghaza et fournir de l'aide nécessaire aux populations démunies de ce territoire occupé. La Ligue arabe a dénoncé par ailleurs le mure de séparation érigé par l'occupant pour "s'accaparer des terres palestiniennes les plus stratégiques notamment en Cisjordanie". Dans un rapport, l'organisation panarabe a jugé que toutes ces différentes restrictions israéliennes "ne visent qu'à éloigner les Palestiniens de leurs propres terres prétextant qu'elles (terres) sont des zones militaires dangereuses". A quelques jours de la fin du délai accordé par le Comité de suivi de la Ligue arabe à Washington, les Palestiniens ont indiqué attendre d'abord la réaction des Etats-Unis sur le sujet avant de procéder à toute alternative concernant l'avenir du processus de paix.