Un engouement particulier est noté pour les livres scolaires, les moyens didactiques ainsi que les livres religieux en ce 3e jour du Salon international du livre d'Alger (SILA). "A la faveur du beau temps et des quelques jours de congé (célébration du déclenchement de la guerre de Libération nationale) dont ont bénéficié les élèves, nul doute que l'affluence sera encore plus grande lors des jours à venir", prédit Fayçal, un habitué des salons du livre venu de Sétif pour "s'enquérir de près des nouveautés". Les pères de famille, le plus souvent accompagnés de leur progéniture, s'affairaient à visiter les stands dans l'espoir de trouver ce dont ils avaient besoin. Ce sont incontestablement les stands présentant le livre scolaire ainsi que ceux ayant trait aux moyens didactiques utilisés dans l'apprentissage d'une discipline donnée qui ont le plus la cote. Au niveau du stand appartenant à Dar El Moassara (Maison de la Contemporanéité), l'affluence est à son comble. "Plus de 90 % de ce que nous vendons est représenté par le livre parascolaire auquel il faut ajouter les livres pour enfants et ceux portant sur la culture générale", détaille Khelifa Mekram, responsable du stand de la maison d'éditions qui ne rate aucun rendez-vous du SILA depuis 2004. Il insiste, par ailleurs, sur le fait que le contenu des livres parascolaires ne doit pas différer du programme officiel établi par le ministère de l'Education nationale afin que l'esprit de l'élève ne soit pas "perturbé". Une maquette pour mieux assimiler les leçons de géographie Au niveau du stand de l'entreprise Bouaneka pour la confection des moyens didactiques, un travail original consistant en une maquette représentant les différents continents constitue le point de mire des uns et des autres. "C'est le premier travail de ce genre effectué en Afrique et dans le monde arabe", se félicite Bouaneka Rabah, gérant de l'entreprise, ajoutant que des inspecteurs de l'enseignement ainsi que des professeurs lui ont rendu visite, l'encouragean, lui prodiguant des conseils et lui faisant des suggestions. Ce dernier, ancien professeur d'histoire et de géographie, fait remarquer que grâce à cette maquette, les élèves assimileront mieux les leçons. Notre interlocuteur insiste pour dire qu'il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'il prévoit de se lancer dans le domaine des sciences naturelles, mettant tout particulièrement l'accent sur le corps humain (anatomie, squelette...). Autre type d'ouvrages recherchés lors des manifestations de ce genre, le livre religieux. Comme à l'accoutumée, les stands proposant des livres religieux ont connu un grand rush de la part des visiteurs en quête de livres de jurisprudence (fiqh) et ceux appartenant à des savants musulmans de renom. "Les gens prennent leur temps et recherchent des livres traitant de thèmes précis", précise le jeune Zoheir, un des responsables du stand de Dar El Mohssen, une maison d'éditions et de distribution implantée à Alger. La Suisse invité d'honneur Fait marquant de cette 15e édition du SILA, la participation de la Suisse en tant qu'invité d'honneur. Au stand helvétique, les visiteurs algériens peuvent découvrir la Suisse dans toute sa richesse et sa diversité, à travers sa production éditoriale de langue française. Sur une superficie de plus de 200 m2, une vingtaine d'éditeurs présentent une sélection de livres de près de 800 titres dans tous les domaines et genres: romans, essais, manuels, études et livres de poche. En perspective de sa participation à ce salon, une importante délégation d'écrivains et d'éditeurs suisses s'est déplacée à Alger dans le but d'animer des tables-rondes, des débats, des conférences ainsi que des séances de dédicaces. "Nous espérons renforcer les liens d'amitié et la coopération avec les éditeurs algériens. Nous ne ménagerons aucun effort pour intensifier la coopération", a affirmé Jean Richard, directeur des Editions d'En Bas, à Lausanne, également membre du comité central de l'Association suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires (ASDEL). Pour illustrer l'engouement dont le livre fait l'objet en Suisse, M. Richard cite l'exemple de la Suisse romande où le marché du livre est le secteur principal de la consommation culturelle, bien avant le cinéma, la musique ou les arts. Selon lui, le chiffre d'affaires réalisé annuellement par les ventes du livre se situe entre 180 et 200 millions d'euros. Dans la foulée, l'éditeur suisse indique que les statistiques de la Bibliothèque nationale suisse attestent d'une production annuelle moyenne de 2.400 nouveaux titres. S'agissant des livres que la Suisse exporte vers l'Algérie, M. Richard précise que ceux-ci sont notamment à caractère technique et scientifique. Le directeur des éditions d'En Bas relève, toutefois, la cherté des prix des livres imprimés en Suisse. Il estime que la co-édition pourrait constituer une solution à ce problème. Dans ce cadre, il préconise que le partenaire en Algérie imprime, mette en page et produise des livres suisses ce qui permettra de publier aux coûts ayant cours en Algérie.