Le gaz butane est à l'origine de 90 % des brûlures en Algérie, a indiqué le président du Comité national des brûlés et de chirurgie plastique, le Professeur Joucdar Samir, lors d'un congrès méditerranéen sur la chirurgie réparatrice ouvert samedi à Oran. Le Pr Joucdar est chef de service à l'Etablissement hospitalier spécialisé de Douéra (Alger), le plus important dans ce domaine en Algérie, accueillant chaque année plus 10.000 patients. Dans sa communication consacrée à "l'organisation des soins aux brûlés en Algérie", ce spécialiste a précisé que parmi les 10.000 victimes admises, 1.000 nécessitent une hospitalisation, dont 100 décèdent. Les données étiologiques font également ressortir que 30 % des brûlés ont moins de 15 ans et que 15 % ont plus de 65 ans, a noté l'intervenant, ajoutant que 40 % des sujets ont les mains atteintes. Le risque thermique qui est signalé dans 90 % des cas, en plus des accidents électriques (7 %) et chimiques (3 %), est principalement d'ordre domestique, surtout durant les pics de consommation de gaz butane en hiver ou pendant le Ramadhan. Le Pr Joucdar a insisté dans ce contexte sur la prévention des accidents dont le risque est également exacerbé par la présence de produits inflammables comme la lingerie en matière acrylique. La pratique commerciale illégale des tenants de locaux d'enfûtage clandestin constitue aussi un facteur de risque, a-t-il poursuivi en signalant que la prise en charge thérapeutique d'un seul grand brûlé revient en moyenne à 1,5 million de dinars. Le congrès méditerranéen d'Oran regroupe plus de 200 spécialistes algériens et étrangers venus de France, d'Italie, du Liban, du Maroc et de la Tunisie. Cette manifestation scientifique de deux jours est initiée par le Club méditerranéen des brûlures et désastres d'incendies (MBC, basé en Italie) en partenariat avec le Centre hospitalo-universitaire (CHUO) et la faculté de médecine d'Oran.Les objectifs de cette rencontre consistent en "la vulgarisation de cette spécialité chrirugicale et l'acquisition de nouvelles connaissances techniques", a souligné le comité d'organisation. Parmi les thèmes retenus, les brûlures électriques, les brûlures en situation de catastrophe, les brûlures des enfants, les recouvrements cutanés, la réduction mammaire, et la prise en charge du vieillissement du visage.