La société civile en Algérie et en France a un grand rôle à jouer dans la pérennisation de l'histoire commune des deux pays, a affirmé dimanche à Alger M. Mostefa Boudina, président de l'Association nationale des anciens condamnées à mort. Les survivants de la guerre de Libération nationale ont encore beaucoup de choses à dire en guise de témoignages au sujet des faits qui se sont produits pendant cette période de l'histoire de l'Algérie, a ajouté M. Boudina, qui recevait des membres de l'association France-El-Djazaïr venue de Montpellier. Il a souligné que les historiens ont, aussi, un très grand rôle à jouer dans l'écriture de l'histoire de la période coloniale, émettant le souhait de voir certains blocages au niveau des archives levés. M. Boudina a indiqué, dans ce contexte, que son association aspire à devenir une fondation pour contribuer à la sauvegarde de la mémoire. Le président d'honneur de l'association France-El-Djazaïr, M. Bernard Deschamps, a, pour sa part, affirmé que cette dernière a, essentiellement, vu le jour pour "contrecarrer l'offensive des revanchards en France". "Nous avons des relations amicales avec l'ensemble des autorités algériennes ainsi que la société civile. Nous aspirons à faire connaître votre pays ainsi que sa mémoire", a-t-il déclaré. il a fait savoir, à ce propos, que son association a organisé, dans le cadre de ses activités, la projection de deux films, l'un portant sur le 8 mai 1945, l'autre sur les essais nucléaires français au Sahara algérien. Pour M. Deschamps, l'objectif de France-El-Djazaïr est de "marier les cultures et c'est pour cette raison, a-t-il dit, que nous tenons à la mixité des origines", précisant que le vice-président de l'association est algérien. S'agissant de l'écriture de l'histoire commune, M. Deschamps a estimé que c'est un exercice qui prendra du temps car il y a lieu, a-t-il soutenu, de "recouper les sources". Selon lui, "pour que les témoignages ne soient pas partiels, voire partiaux, il faut marier les sources et ne pas s'adonner à une écriture commune de l'histoire". "Les historiens des deux pays, chacun de son côté, se doivent de jeter la lumière sur ce qui s'est passé lors de la période coloniale", a-t-il ajouté.