Le président de l'Association nationale des anciens condamnés à mort, Mustapha Boudina, a annoncé, hier, à Alger, la constitution d'un collectif d'avocats pour porter l'affaire des Algériens condamnés à mort et exécutés durant la Guerre de Libération nationale, devant le Tribunal pénal international (TPI). M. Boudina a déclaré à l'APS que «l'Association des anciens condamnés à mort a lancé un appel aux avocats pour la constitution d'un dossier sur les 360 Algériens condamnés à mort et exécutés par les autorités coloniales». Dans le même ordre d'idées, il a jugé «légitime» que les Algériens envisagent de recourir au TPI sur l'affaire des condamnés à mort qui ont été exécutés, «A partir du moment que la France reconnaît désormais que ce qui s'est passé en Algérie était une guerre et non pas des événements», a-t-il souligné. M. Boudina a estimé qu'il est du devoir des Algériens de demander réparation à la France, pour avoir exécuté à la guillotine 202 Algériens condamnés à mort et fusillé le reste au terme «d'une parodie de justice». Pour lui, les autorités coloniales ont «piétiné» la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre, en exécutant les 360 prisonniers algériens. La France a reconnu qu'il y avait une guerre en Algérie, après l'adoption par son Parlement d'une loi dans ce sens, a rappelé M. Boudina, ajoutant qu'«à partir de cette reconnaissance, elle a adopté des lois au profit des harkis (supplétifs de l'armée coloniale), sans pour autant reconnaître (les) victimes», de la Guerre en Algérie. Selon l'Association nationale des anciens condamnés à mort, le nombre d'Algériens condamnés à mort, durant la Guerre de Libération nationale, est de 1 800, dont 360 ont été exécutés, «sans parler des exécutions sommaires et extrajudiciaires», a souligné M. Boudina.