La contribution des astronomes arabes dans le développement de l'astronomie a été mise en exergue, lors d'une rencontre organisée mercredi à la faculté des sciences de Chetouane relevant de l'université de Tlemcen. Cette rencontre, animée par deux professeurs algériens des universités de Béjaia et Constantine et un professeur français, vise à montrer le rôle prépondérant joué par des astronomes arabes à l'instar d'Al Bayrouni et Ibn El Haitham dans le développement de cette sciences, selon les organisateurs. Animant une conférence autour de l'astronomie arabe,.Régis Morelon, directeur de recherche au CNRS de Paris (France) a notamment souligné que "des travaux récents montrent qu'il est impossible de comprendre Copernic si l'on fait abstraction de tout le travail accompli par les astronomes arabes, notamment au temps du calife de Baghdad Al Maamoune qui créa deux centres d'observation à Damas et à Baghdad". Il a également mis en exergue le travail de traduction de l'astronomie grec par El Hadjadj et les recherches d'Al Bayrouni et Ibn EL Haitham qui ont étudié tous les traités d'astronomie grec et hindou. "Leurs travaux ont permis de développer la géométrie de l'univers", a-t-il ajouté. Le professeur Aissani Djamil de l'université de Béjaia , dans sa communication intitulée "1.000 ans d'astronomie au Maghreb, du 11éme au 20ème siècle", a mis la lumière sur toutes les activités astronomiques au Maghreb depuis les travaux à Kairouan (Tunisie) d'Albohazen Ibn Abi Ridjal jusqu'aux principales références de la période de la décadence. Il a indiqué que "c'est à l'époque médiévale qu'avait été constituée la tradition astronomique du Maghreb grâce notamment aux travaux d'Ibn Ishaq (Tunisie), Ibn El Banna (Maroc), Ibn Azuz et Ibn Qunfudh (Constantine) et enfin Al Habbaq et et Es Senouci (Tlemcen). Le conférencier s'est particulièrement attardé sur certains travaux réalisés à Béjaia tels que les observations astronomiques du marocain Abu El Hassane Ali, les tables astronomiques de l'andalou Ibn Raqqam et les classifications des sciences d'Ibn Khaldoun. Les manuscrits d'astronomie en Algérie ont été le thème de la conférence animée par le professeur Mohamed Réda Bekli de l'université de Constantine qui a longuement évoqué les nombreuses bibliothèques de manuscrits privées localisées en Algérie ces dernières années comme celle du cheikh El Muhub constituée au milieu du 19ème siècle à Tala Ouzrar en kabylie. L'intervenant a présenté certains de ces manuscrits dont le nombre total en Algérie est estimé à 6.000, a-t-il indiqué, pour avoir "une meilleure idée sur les connaissances en astronomie qui étaient à la disposition des lettrés algériens et leurs niveaux d'instruction".