La troisième édition du Forum sur la finance islamique en Algérie se tiendra mardi à Alger et sera, particulièrement, consacrée aux perspectives de développement de cette finance sur les échelles locale et régionale, ont annoncé samedi ses organisateurs. Les participants à ce Forum, organisé par le groupe Isla-Invest basé à Paris en collaboration avec la banque El Baraka Algérie, devraient se pencher, entre autres, sur les fondements, principes et modalités de la finance islamique, son état des lieux et ses perspectives de développement en Algérie ainsi que les instruments de contrôle et de régulation de cette finance alternative dans le monde, a indiqué au Forum d'El Moudjahid le directeur d'Isla-Invest, Zoubeir Ben Terdeyet. Des experts et consultants nationaux et étrangers ainsi que des représentants des banques opérant en Algérie en plus de responsables du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie sont attendus à cette rencontre, a précisé M. Ben Terdeyet. De même, plusieurs problématiques seront débattues au cours de cette rencontre, notamment, "La finance islamique peut elle apporter un nouveau souffle au développement du secteur bancaire privé algérien ?" ou encore "L'obligation faite aux banques d'augmenter leur capital, les encouragera-t-elle vers plus d'initiatives?". La formation de banquiers algériens dans les instruments liés à cette finance, sera un autre sujet à débattre lors du Forum, a, pour sa part, affirmé le directeur central de la banque El Baraka,. Nacer Hider. Selon lui, l'Algérie demeure en manque de cadres et banquiers maîtrisant les outils et les instruments conformes aux principes de l'Islam, notamment, en matière de financement de l'économie et de l'immobilier après l'interdiction des crédits à la consommation. M. Hider a, néanmoins, fait savoir qu'un nombre d'universités algériennes enseignent certains modules liés à la finance islamique à l'image de celle de Sétif, alors que plusieurs thèse relatives à cette finance ont été préparées au niveau de l'Ecole supérieure des banques à Alger. En France, cinq formations diplômantes sont proposées dans ce domaine par des instituts de renommée internationale, alors que deux universités françaises proposent des Master en la matière, a-t-il avancé à titre de comparaison. Le marché de la finance islamique en Algérie s'est développé depuis 18 ans d'existence avec l'arrivée de plusieurs banques et une compagnie d'assurance islamiques. Trois banques (El Baraka, Essalem et AGB) ainsi qu'une compagnie d'assurance (Salama) opèrent actuellement en Algérie selon les préceptes de la chariâa, a rappelé M. Hider en ajoutant que la banque El Baraka a réussi à relever ses actifs à plus de 100 milliards DA en vue d'une "meilleure réponse aux besoins et attentes de sa clientèle".