La céréaliculture est un créneau avantageux pour les agriculteurs de la Mitidja, ont indiqué dimanche à Oran des experts algériens et étrangers auteurs d'un nouveau livre consacré à cette plaine de 1.400 km2 située au centre du pays. Peu exigeante en eau, la céréaliculture est une activité intéressante pour les travailleurs de la terre de cette région, ont suggéré les spécialistes en présentant leur ouvrage intitulé "La Mitidja 20 ans après". Cette publication sanctionne cinq années de travaux menés par cette équipe dans la Mitidja dans le cadre du programme régional "Sirma" (Economie d'eau en Systèmes Irrigués au Maghreb) lancé en août 2004 à travers l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. L'initiative a mobilisé des chercheurs d'établissements spécialisés de chaque pays, à l'instar de l'Ecole nationale supérieure agronomique d'Alger (ENSA) et d'instituts de recherche français (Cemagref, Cirad et Ird). Les auteurs, Amar Imache, Tarik Hartani, Sami Bouarfa et Marcel Kuper ont présenté leur livre au centre culturel français à l'occasion de la clôture de la Quinzaine scientifique dédiée à la biodiversité. Un des quatre chapitres qui composent l'ouvrage de 280 pages paru aux éditions Alpha, est consacré exclusivement à la problématique de l'eau, les auteurs relevant que 90 % des agriculteurs de la Mitidja ont recours à l'eau souterraine. Cette situation, a-t-on ajouté, a pris forme suite au partage entre les attributaires des exploitations agricoles collectives (EAC), qui, bon nombre d'entre eux ont choisi de les mettre en location. Les locataires, dont de nombreux jeunes ne disposent d'aucun document officiel, ne peuvent pas prétendre aux services publics d'irrigation, aux aides et subventions consenties par l'Etat au profit des opérateurs du secteur. Tout en préconisant la sécurisation des agriculteurs conformément à l'adage "la terre appartient à ceux qui la travaillent", les experts ont plaidé à cet égard pour une régularisation progressive qui tienne compte des performances et de la volonté des agriculteurs à réellement poursuivre leur activité à long terme. Aux côtés des articles scientifiques, un reportage réalisé par un journaliste algérien propose aux lecteurs des témoignages d'agriculteurs en activité dans la Mitidja. Cette plaine continue d'attirer de plus en plus de jeunes, donnant ainsi l'espoir de lui faire regagner son statut de grenier de l'Algérie en agrumes, fruits et légumes, ont souligné les spécialistes.