NEW YORK (Nations unies) - Le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Martin Nesirky, a fait part des vifs regrets des Nations unies pour l'attaque armée lancée lundi à l'aube par les forces d'occupation marocaines contre des civils sahraouis du "camp de la liberté", faisant des centaines de blessés parmi une population sahraouie sans défense. "Ce matin au Sahara occidental, les forces de sécurité marocaines ont engagé une opération pour fermer le camp établi par les manifestants sahraouis en dehors de la ville d'El-Ayoun il y a un mois", a-t-il déclaré. "Et à notre plus grand regret, il y a un certain nombre de morts et de blessés. Le personnel des Nations unies au Sahara occidental tente de dresser une situation plus complète sur ces faits", a affirmé le responsable onusien. Rappelant la tenue lundi et mardi à Manhasset (New York) de la 3e réunion entre le Maroc et le Front Polisario sur le statut futur du Sahara occidental, le porte-parole de l'ONU a soutenu qu'il était ''très regrettable'' que cette escalade militaire des forces marocaines et les événements qui ont précédé cette réunion ''affectent le climat dans lequel se tiennent ces négociations''. Avant l'ouverture de cette réunion, le président du Conseil national de la RASD, Khatri Addouh, qui conduit la délégation sahraouie, a déclaré à l'APS qu'"au lieu de venir avec des engagements crédibles pour résoudre le problème du Sahara occidental, le Maroc prend part à cette réunion avec cette démonstration de force pour faire échouer les efforts de la communauté internationale, du secrétaire général de l'ONU et de son Envoyé personnel". Il est à souligner que le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a rapporté que les forces marocaines, qui étaient accompagnées des forces de la gendarmerie, de la police et auxiliaires, "se sont livrées à une violence inouïe, en utilisant des hélicoptères pour larguer des bombes lacrymogènes et des canons à eau contre les citoyens sahraouis sans défense". Le Maroc vient de commettre une "aberration" après le discours du roi Mohamed VI dans lequel il a fait montre d'"une agressivité et d'une obstination sans égales", a-t-il ajouté.