Un large consensus s'est dégagé jeudi, seconde journée des travaux du Sommet des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires des pays de l'espace euroméditerranéen, pour la mise en place, à Rome, d'une Assemblée de ces institutions au sein de l'Union pour la Méditerranée, a-t-on constaté à l'issue d'un débat sur cette question. Cette assemblée qui se veut "l'expression de la société civile organisée", selon le projet de son statut, soumis à débat et dont l'adoption est prévue pour vendredi.Cette instance "doit être effective avant la tenue du prochain sommet de l'UPM", prévu initialement dans quelques jours en Espagne, ont plaidé la plupart des intervenants au débat sur le projet de statut en question. Du reste, la création de cette instance a été au centre de ce sommet annuel des Conseils euroméditerranéens. Les différents représentants des conseils ont insisté sur la nécessité de doter la société civile euroméditarranéenne d'une représentation au sein de l'UPM, propre à faire entendre sa voie. Par ailleurs, plusieurs intervenants au débat ont rendu un hommage appuyé à l'Algérie qui avait accueilli la première réunion du comité de suivi ayant été à l'origine de la rédaction des grandes lignes du projet de statut de cette instance. L'Algérie est représentée à ce sommet avec une délégation conduite par le secrétaire général du CNES, Derrar Lehtihet, qui a salué l'idée de mettre en place une telle instance, à l'image de la majorité des délégués. Cette structure calquée sur d'autres institutions euroméditerranéennes telles que l'assemblée parlementaire (APEM) et celle des collectivités locales et régionales (ARLEM), est dotée d'un pouvoir consultatif auprès de l'UPM.Elle souscrit aux objectifs fondamentaux de l'UPM et s'efforce, selon le projet de statut, de donner "une visibilité accrue" aux relations entre l'Union et les pays partenaires méditerranéens, et de "promouvoir" les réformes visant à renforcer la gouvernance et la démocratie participative. L'Assemblée se veut également de renforcer le développement "durable et solidaire" au sein de l'UPM. Trois groupes d'"intérêts majeurs" composent cette instance: les organisations d'employeurs, de salariés et d'autres associations "représentatives et actives" dans le domaine socio-économique, précise-t-on. L'assemblée compte 92 membres, une moitié provenant des pays partenaires et l'autre moitié de l'Union européenne (UE). Elle est composée de 30 représentants des CES de l'UE, de 34 membres des Conseils des pays partenaires, de 16 membres de Conseil économique et social européen (CESE) et de 12 représentants d'employeurs, salariés et associations. Les 16 pays partenaires dont l'Algérie ont chacun de 3 sièges, dans cette instance, dont le projet de statut, dispose qu'elle souscrit aux objectifs "de mixité et de parité" des genres et promet la "participation accrue" des femmes et des jeunes dans ses délégations. La présidence de cette instance s'exerce par alternance d'une année entre un Conseil de l'UE ou le CESE et un Conseil d'un pays partenaire, la première est tenue par le conseil hôte du Sommet (Italie), selon le projet. Le bureau de l'assemblée est composé du président en exercice et de trois vices-présidents du conseil ayant le Sommet antérieur, le président du CESE et celui d'un conseil désigné par l'assemblée afin d'assurer l'équilibre Nord-sud. "Cette répartition équitable des sièges de cet organe consultatif de l'UPM, entre les conseils économiques et sociaux de l'espace euroméditerranéen, est nécessaire pour assurer une présence équilibrée Nord-Sud", a dit Antonio Marzano, lors d'un point de presse. Organe consultatif, cette instance peut se prononcer sur l'ensemble des sujets concernant la région méditerranéenne, notamment dans le domaine économique et social et sur les préoccupations particulières de la société civile. L'assemblée qui se réunit une fois par an, joue "un rôle actif" dans la proposition, la promotion et le suivi des projets de l'UPM. La rédaction du projet statut de cette assemblée, a été confiée aux représentants des Conseils d'Algérie, de Tunisie, du Liban, d'Espagne, de France et d'Italie, qui ont veillé à lui assurer "une logique d'équilibre", selon plusieurs délégués lors du débat.