Une réunion des ministres des Finances des pays membres du "Processus de Barcelone: Union pour la Méditerranée" s'est ouverte mardi au Luxembourg conjointement avec la réunion ministérielle de la Facilité euroméditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip).Cette première réunion ministérielle organisée depuis le Sommet de Paris du 13 juillet, en marge du Conseil européen Ecofin, et à laquelle l'Algérie participe, a constitué une occasion pour identifier les actions susceptibles de stimuler la croissance de la zone euroméditerranéenne, souligne la présidence française de l'UE.Dans ce sens, les ministres des Finances euroméditerranéens ont progressé sur la question du financement des projets concrets dans le cadre de l'UPM. Dans un communiqué commun ayant sanctionné les travaux, ils ont notamment mis l'accent sur la contribution de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) à trois d'entre des projets retenus dans le cadre de l'UPM, à savoir la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes de la mer et le plan solaire méditerranéen.La Femip, mise en œuvre par la Banque européenne d'investissement, bras financier de l'UE, est le premier investisseur en Méditerranée. Les ministres ont salué la nouvelle stratégie de la Femip qui lui permettra d'accentuer son effort et de jouer un rôle de catalyseur des investissements, notamment issus du secteur privé en faveur des ces trois chantiers prioritaires.Les ministres ont également soutenu la démarche engagée par l'Italie et l'Espagne, en liens avec d'autres partenaires européens et méditerranéens, pour mettre en œuvre l'initiative méditerranéenne de développement des entreprises, autre projet concret retenu le 13 juillet. Cette initiative vise à améliorer l'accès au financement des PME méditerranéennes, (représentant 99% des entreprises de cette région et qui sont à l'origine des deux tiers des emplois de la zone) dont le développement est une des clefs de la croissance économique et de l'emploi en Méditerranée. Il faut savoir que les PME représentent l'immense majorité du tissu productif en Méditerranée et leur capacité à se développer et à innover conditionne la compétitivité de l'espace économique méditerranéen et sa capacité à s'insérer dans la mondialisation, explique la Présidence française de l'UE. Dans ce contexte, la mise en place d'instruments financiers adaptés, en lien avec les systèmes financiers locaux, est un des moyens de relever le défi de la croissance en Méditerranée, estime-t-elle.Par ailleurs, la réunion des ministres des Finances euroméditerranéens, leur a également permis d'effectuer un diagnostic des enjeux de la zone, dans un contexte de hausse des prix des matières premières agricoles et du pétrole.Pour les pays de l'UE, la croissance est plus faible qu'attendu sous l'effet d'un triple choc: l'inflation, le change, et l'impact de la crise financière.Les pays méditerranéens ont jusqu'à présent fait preuve d'une bonne résistance à la crise, en partie grâce à la poursuite de l'agenda des réformes, mais les risques de ralentissement économique sont réels, notamment du fait de celui en cours au sein de l'UE, estime-t-on. Dans ce contexte, les ministres ont exprimé leur détermination et leur soutien à l'action des autorités et des institutions concernées pour répondre à la crise financière en cours.Ils ont aussi exprimé leur préoccupation face aux fortes variations des prix des matières premières, notamment du pétrole et des produits alimentaires, et souligné la nécessité d'en comprendre mieux les causes. Ils ont échangé sur les meilleures pratiques pour répondre aux conséquences sociales de la hausse des prix, notamment à travers la mise en place d'aides temporaires et ciblées vers les populations les plus fragiles.