Un protocole d'accord pour une convention-cadre dans le domaine de l'aménagement des territoires a été signé, jeudi à Alger, entre l'Algérie et la France. Le protocole a été signé, côté algérien, par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani et, du côté français, par la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville, Fadela Amara. A la faveur de cette convention, il sera mis en place les axes de coopération et de partenariat en matière de développement des territoires urbains, d'échanges d'expériences, d'expertises en ingénierie territoriale, de formation, de montage de projets communs et de mise en oeuvre de stratégies d'aménagement et de développement des territoires en liaison avec la mise en oeuvre du Schéma national d'Aménagement du territoire (SNAT). Les thèmes de coopération retenus entre les deux parties sont des axes "majeurs" et visent à encadrer la stratégie du SNAT et à maîtriser le développement des territoires dans le cadre des quatre lignes directrices du SNAT, à savoir la durabilité, l'équilibre territorial, l'attractivité, la compétitivité et l'équité. Ce qui devrait aboutir à l'émergence en Algérie d'un système de villes qui répondent aux attentes des citoyens et qui présentent des capacités d'accueil qualitatives pour les générations futures. Dans son intervention, M. Rahmani a indiqué que la signature de ce protocole fait suite au processus engagé depuis longtemps entre l'Algérie et la France dans le cadre de la durabilité des relations bilatérales, qualifiées de "profondes et historiques". De son côté, Mme Amara a indiqué que la politique de la ville consiste à faire en sorte qu'il y ait un attachement de l'habitant à son quartier pour qu'il devienne acteur dans la transformation de sa cité et qu'il ait un sentiment d'appartenance. "De par l'expérience de plus de 30 ans dont bénéficie la France en matière de gestion de la ville, c'est un honneur pour mon pays d'apporter son expertise dans la politique de la ville au profit de l'Algérie", a-t-elle ajouté, insistant sur la mise en place d'un "véritable partenariat" entre les deux parties. En ce sens, la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville a annoncé que des agents algériens seront formés dans le domaine de l'expertise de la politique de la ville. Elle a en outre proposé la création en Algérie, comme cela a été fait en France, d'un observatoire dont la mission est d'évaluer les politiques publiques pour mesurer leur impact auprès des populations mais aussi dans l'évolution des quartiers et de la ville. "Ces évaluations visent à rectifier, à chaque fois, les politiques mises en place", a-t-elle dit. Affirmant que le partenariat avec l'Algérie reste "ouvert", Mme Amara a annoncé qu'il touchera à l'avenir les aspects du développement durable, les écosystèmes et les critères environnementaux tout en tenant compte de l'évolution de la société. Elle a également affirmé que l'Algérie est "à la pointe" en matière du développement durable, souhaitant que des partenariats soient renforcés avec l'Algérie, notamment dans le cadre de l'Union pour la méditerranée (UPM). Par ailleurs, affichant son attachement à l'Algérie où ses parents sont nés, Mme Amara a estimé que l'Algérie est un pays disposant d'une "force de frappe extraordinaire du fait de la jeunesse de sa population, laquelle reste la richesse du pays". "Je suis très fière de me retrouver dans le pays de mes ancêtres car je porte toujours en moi ce cordon ombilical", a-t-elle fait remarquer, comparant les relations entre l'Algérie et la France à "un couple qui s'aime et se chamaille en même temps". Mme Amara a ainsi appelé à se "projeter vers l'avenir pour construire des relations sereines et durables.