L'activité de l'industrie agroalimentaire (IAA) a poursuivi sa progression au cours du 2ème trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent, indique une enquête d'opinion réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprises. L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur la production, révèle que les capacités de production sont utilisées à plus de 75% par 62% des entreprises de cette filière, à forte valeur ajoutée, et l'une des plus dynamique de l'industrie nationale. Le degré de satisfaction des commandes de matières premières reste égal aux besoins exprimés selon 80% des chefs d'entreprises questionnés. Cependant, il reste inférieur aux besoins exprimés selon plus de 18 % des enquêtés, selon l'ONS. En conséquence, plus de 28% du potentiel de production ont enregistré des ruptures de stocks, induisant des arrêts de travail de plus de 30 jours pour plus de 44 % des entreprises touchées par l'enquête. En outre, près de 22% du potentiel de production ont enregistré des arrêts de travail à cause des pannes d'électricité inférieurs à 6 jours pour 88% des concernés. Toutefois, l'approvisionnement en eau a été suffisant selon la majorité des responsables des entreprises des deux secteurs (public et privé). La demande en produits fabriqués a poursuivi son augmentation malgré la hausse des prix de vente enregistrée durant le deuxième trimestre de l'année en cours. Par ailleurs, près de 89% des patrons d'entreprises ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues et 75% leur subsiste des stocks de produits, situation jugée "anormale" par plus de 39% des concernés. L'état de la trésorerie des entreprises au cours de ce trimestre est jugé "mauvais'' par prés de 14% des chefs d'entreprises, en raison essentiellement de l'allongement des délais de recouvrement et aux charges trop élevées.Ainsi, 25% des concernés ont recouru à des crédits bancaires et 11% des concernés "ont eu des difficultés à les (crédits) contracter", selon l'enquête de l'ONS. Avec l'installation de nouvelles capacités de production et la hausse du volume des commandes, l'effectif des entreprises continue à accroître. Par contre, près de 21% des chefs d'entreprise ont trouvé des difficultés à recruter des cadres et des agents de maîtrise et 28% jugent le niveau de qualification du personnel "insuffisant". Par ailleurs, du fait principalement de la vétusté et des difficultés de maintenance, plus de 32% du potentiel de production ont enregistré des pannes d'équipement, conduisant à des arrêts de travail supérieurs à 30 jours pour plus de 52% des entreprises enquêtées, indiquent les résultats de l'enquête de l'ONS. L'enquête précise, en outre, que 75% des chefs d'entreprises ont procédé à l'extension de leurs équipements et 36% déclarent pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements, et sans embauche supplémentaire du personnel. Pour les mois prochains, les chefs des entreprises industrielles de l'agroalimentaire prévoient une hausse de la production, de la demande, des prix de vente ainsi que des effectifs. Par contre, ils prévoient une "mauvaise" perspective de la trésorerie. Les pouvoirs publics ont élaboré un Plan national d'appui aux industries agroalimentaires (PNDIAA) qui sera mis en oeuvre prochainement et s'étalera jusqu'à 2014, et dont les grands axes portent essentiellement sur l'intégration de la production nationale, la substitution aux importations et la promotion des exportations. Ce plan a pour principal objectif d'accroître de 10 points la contribution des ''IAA'' dans le PIB industriel en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi, a souligné récemment la nécessité de réduire la dépendance de l'Algérie vis-à-vis des importations de produits agroalimentaires. S'exprimant lors d'une réunion avec les présidents des directoires de trois Sociétés de gestion des participations (SGP) du secteur de l'industrie agroalimentaire, M. Benmeradi avait rappelé "la nécessité pour ces types d'industries, aujourd'hui très extraverties, de réduire la dépendance vis-à-vis des importations et de lancer toute action de nature à favoriser le développement de l'amont agricole".