La péninsule coréenne a connu mardi une escalade dangereuse avec des tirs d'obus Nord-coréens sur une île de Corée du Sud, suivis d'une riposte armée de la part de Séoul, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. Tôt mardi, la Corée du Nord a tiré une cinquantaine d'obus, sur l'île de Yeonpyeong (environ 1.500 habitants), située en mer Jaune, dans une zone disputée par les deux Crées, tuant deux soldats de la marine sud- coréenne et blessant 18 personnes, dont cinq soldats grièvement atteints et cinq civils, ont rapporté les médias, citant des sources officielles à Séoul. Ce n'est pas la première que ce genre d'incidents se produit dans cette zone située juste au sud de la ligne frontalière décrétée par l'ONU après la guerre de Corée, mais située au nord de ligne de partage revendiquée par Pyongyang. L'île de Yeonpyeong a vécu les mêmes incidents en 1999, 2002 et en novembre 2009. La Corée du Nord a assuré, par la voix du commandement suprême nord-coréen, qu'elle avait riposté à des tirs de sa voisine du Sud, menaçant de lancer "des attaques sans pitié, sans hésitation, si l'ennemi sud-coréen osait envahir nos eaux territoriales ne serait-ce que de 0,001 mm". Selon cette source, les troupes sud-coréennes ont tiré des dizaines d'obus dans les eaux nord-coréennes et l'Armée populaire de Corée (KPA) a contré les tirs d'artillerie sud-coréenne mardi dans l'après-midi et a réagi immédiatement à la provocation de Séoul par des "mesures militaires déterminées". La Corée du Sud de son coté, refute cette version et accuse Pyongyang d'avoir tiré en premier et de façon in discriminée sur des civils et qualifie ces tirs d'"incontestables provocations armées". "Il s'agissait d'une attaque planifiée, intentionnelle et illégale, en violation des accord de cessez-le-feu de l'ONU et d'une atrocité inhumaine consistant à tirer des obus vers des zones résidentielles sur des civils sans défense", a déclaré le général sud-coréen Lee Hong-Ki. Suite à ces incidents, la communauté internationale a fait part de sa préoccupation et appelé les deux parties à la retenue. Dans un communiqué, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères M. Hong Lei a décalré que la Chine souhaite que "les parties agissent davantage afin de contribuer à la paix et à la stabilité dans la péninsule coréenne", alors que le Premier ministre japonais Naoto Kan a donné des instructions à ses ministres pour se préparer "à toute éventualité" après l'échange de tirs intercoréens. Pour sa part le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à la "retenue immédiate", et a insiste sur "le fait que tout différend devrait être résolu par des moyens pacifiques et par le dialogue", indique un communiqué de ses services. Washington demande dans un communiqué citant le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs à la Corée du Nord de "respecter pleinement les termes de l'accord d'armistice". A Bruxelles, la porte-parole adjointe de l'Otan, Carmen Romero, a déclaré que l'organisation "les 28 pays de l'alliance militaire occidentale suivront, "attentivement les évolutions de la situation avec une profonde préoccupation". Plusieurs autres pays ont réagi suite à ces incidents considérés comme parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953), dont la France, et la Grande Bretagne. Cet incident intervient alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord Stephen Bosworth a quitté Tokyo pour Pékin où il doit rencontrer des responsables chinois pour évoquer le dossier nucléaire de Pyongyang.