La première écloserie d'alevins en Algérie a été inaugurée, mercredi à Sétif, par le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, M. Abdellah Khenafou. Cette écloserie a été réalisée dans le cadre d'un partenariat avec un opérateur hongrois, sous la direction d'une équipe technique algérienne représentant plusieurs institutions spécialisées dans la recherche et le développement de l'aquaculture. Fruit d'un investissement public de l'ordre de 40 millions de dinars, cette réalisation est implantée au niveau de la retenue collinaire du lieu-dit Zaïri, dans la commune d'El Ouricia (15 km au Nord de Sétif). Elle contribuera, avec un projet similaire prévu à Sidi Bel-Abbès (Ouest du pays), à mettre un terme à l'importation des alevins à laquelle recourait l'Algérie pour développer ce secteur dont les retombées socio-économiques sont "éminemment positives". Supervisant la mise en service de cette écloserie qui abrite un plan d'eau de 5 hectares et des installations de reproduction artificielle, dotées d'un système d'aération et de bassins destinés au traitement et à la conservation, le ministre a suivi un exposé sur le projet de développement de cette unité qui bénéficiera, à l'avenir, d'installation de loisirs, avec des embarcations de plaisance, dans le cadre d'une "intégration touristique" de la région. M. Khenafou avait auparavant présidé l'ouverture d'une journée d'étude sur les écloseries, ouverte à l'Institut national spécialisé de formation professionnelle de Sétif, où il a notamment souligné que le but essentiel de cette réalisation est de fournir en différentes espèces d'alevins différents plans d'eau à travers le pays, mettant ainsi fin à l'importation qui a porté durant les années écoulées, sur un volume de 27 millions d'alevins, correspondant à un coût "considérable", en devises fortes. Le ministre a rappelé la mise en service prochaine d'une écloserie similaire dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, permettant ainsi d'assurer l'autosuffisance de l'Algérie en matière de production d'alevins. Les membres de l'équipe technique algérienne qui ont permis la réussite de ce projet ont été honorés, à cette occasion, par le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques. Ces pionniers dans ce domaine sont issus de la direction de ce secteur, dans la wilaya de Sétif, et du centre national de recherche et de développement de la pêche et des ressources halieutiques de Bousmaïl (Tipaza). M. Khenafou a mis en exergue la croissance enregistrée dans ce secteur d'activité en Algérie, soulignant que la pêche continentale produit en Algérie un volume qui a décuplé entre 2009 et 2009, passant de 300 à 3.000 tonnes. Il a fait part, dans ce contexte, de "l'importance" des projets en cours de réalisation au titre du programme d'équipement financé par l'Etat, au moyen du programme des Hauts plateaux et du Fonds du sud. Le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques prévoit à travers le schéma directeur de développement des activités de pêche et d'aquaculture à l'horizon 2025, adopté par le gouvernement le 16 octobre 2007, vise, a rappelé le ministre, à créer des unités de production sur 450 sites appropriés, correspondant à 5 pôles biogéographiques, en plus de la réalisation de centres de pêche continentale au niveau des différents plans d'eau. Dans la commune de Ain Lahdjar (sud de Sétif), M. Abdellah Khenafou a visité une exploitation aquacole rurale intégrée, la première du genre dans la wilaya de Sétif, comptant 40 bassins. L'exploitation dispose de capacités de production en espèces connues en matière de pêche continentale, comme le barbeau et la carpe, allant jusqu'à plus d'une tonne. La délégation accompagnant le ministre a été conviée sur place à une dégustation de différentes espèces produites dans cette exploitation, M. Khenafou soulignant à cette occasion que la généralisation de la pêche continentale dans les milieux aquatiques, les plans d'eau et les ouvrages hydrauliques agricoles, "contribue grandement à l'augmentation des revenus des agriculteurs et à l'amélioration des capacités nationales de production de poissons, au moment où la pêche continentale devient une activité mondiale, complémentaire de la pêche maritime", qui connaît, a-t-il affirmé, une certaine "régression" dans le monde.