Le coordinateur de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples, Daniel Gluckstein, a souligné samedi à Alger que les perspectives de la crise économique mondiale "s'assombrissent" pour les pays les moins avancés, voire même pour les pays développés. M. Gluckstein, qui s'exprimait à l'ouverture des travaux de la 8e Conférence mondiale contre la guerre et l'exploitation, a mis en exergue les effets de la crise économique mondiale, affirmant que "les perspectives s'assombrissent aussi bien pour les pays dits moins avancés que les pays développés, au point la thèse du Bureau international du travail, parlant de génération sacrifiée est confirmée".Il a soutenu que tout ce qui a été conquis, durant des décennies, à coups d'énormes sacrifices, "a été dilapidé". "Personne n'ignore cette colère grandissante parmi les travailleurs", a-t-il averti, relevant, toutefois, que la mobilisation des travailleurs pour défendre leurs acquis est "confrontée à des obstacles". Il a cité, parmi ces obstacles, les contradictions internes au mouvement ouvrier, invitant les participants à les débattre lors de cette conférence. M. Gluckstein a estimé, par ailleurs, que le consensus évoqué par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation internationale du travail (OIT), basé sur le dialogue social est "un piège". "Il s'agit d'enchaîner les organisations ouvrières aux mesures prises par les gouvernants", a soutenu le coordinateur de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples, expliquant que "la démocratie n'est pas le consensus, à partir du moment qu'il existe des intérêts sociaux contradictoires". "Nous ne pouvons pas demander aux capitalistes de renoncer à leur objectif d'exploitation, comme nous ne pouvons pas demander aux ouvriers de renoncer à leurs revendications socioéconomiques", a-t-il ajouté. Il a illustré son jugement en évoquant la batterie de mesures dictées par le FMI au gouvernement irlandais, estimant que "ces mesures visent la destruction des emplois et les acquis des travailleurs". "Il s'agit d'instructions barbares de destruction pour résorber la dette publique de ce pays", a-t-il dit. M. Gluckstein a également estimé que "les plans massifs pour le renflouement des banques, à partir des finances publiques, seront payés par les travailleurs". Il a appelé, en outre, les participants à cette conférence à discuter la question de "l'indépendance" des organisations ouvrières.