1ère partie L'économie mondiale a été touchée de plein fouet par la crise financière et les perspectives n'ont jamais été aussi sombres depuis la dépression des années trente. D'ores et déjà, les plus grands pays développés, notamment ceux d'où est partie la crise, sont entrés en récession. Si la propagation à d'autres pays a été limitée dans un premier temps, plusieurs pays émergents sont maintenant durement touchés. Les pays en voie de développement subissent eux aussi les effets de la crise, ce qui va compromettre voire dans certains cas réduire à néant la réalisation des objectifs des différents programmes pour le développement, y compris l'accès au travail décent. Cela est d'autant plus inquiétant que, déjà avant la crise, le modèle de croissance de certaines régions, notamment de l'Afrique, n'avait que très peu fait reculer la pauvreté. Une grande partie de la population mondiale n'a toujours pas accès à des conditions de vie et de travail décentes. Il faut souligner que la crise gagne l'économie réelle par le biais de trois mécanismes qui se renforcent mutuellement: la raréfaction du crédit pour les entreprises qui ont besoin de fonds de roulement, pour le financement du commerce ainsi que pour des investissements dans l'économie réelle; la réticence des décideurs à engager des dépenses, synonyme de production en berne, de chômage et de prix cassés, qui se répercute sur la confiance des consommateurs et des investisseurs (cercle vicieux de la récession); et, enfin, l'interdépendance des courants d'échanges et des flux d'investissements internationaux ainsi que les transferts de fonds privés (mondialisation). Les prévisions de croissance pour le reste de l'année 2009 et pour 2010 ne sont guère encourageantes. En février, le FMI prévoyait une croissance mondiale de 0,5 pour cent pour 2009. Le FMI fait état d'une baisse de 0,5 à 1 pour cent de la production mondiale pour l'année en cours. De nombreux pays ont enregistré une baisse brutale de la production au dernier trimestre de 2009. La perspective d'une reprise en 2010 dans les pays avancés s'estompe mais les pays en développement dans leur ensemble pourraient connaître un léger mieux, encore que beaucoup d'entre eux soient voués à de graves difficultés. Répercussions de la crise financière et économique sur les marchés du travail La crise se fait sentir sur les marchés du travail depuis 2008, en particulier aux Etats-Unis, là où tout a commencé. Au niveau mondial, après trois années consécutives de baisse, le nombre de chômeurs a augmenté de 11 millions en 2008. Et comme la crise continue de gagner du terrain et que les suppressions d'emplois se multiplient, le monde pourrait compter 40 millions de chômeurs de plus à la fin 2009. Certaines catégories de population, comme les femmes, les travailleurs migrants et les jeunes, souffrent beaucoup plus que d'autres de l'atonie du marché de l'emploi. Dans certains pays, le secteur financier, le bâtiment et l'industrie automobile sont les plus touchés. En général, les secteurs axés sur l'exportation, principales sources d'emplois formels dans de nombreux pays en développement, surtout pour les femmes, sont confrontés à la perspective d'un repli rapide des marchés mondiaux. De plus, les pertes d'emplois ne seront pas les seules manifestations de la crise sur les marchés du travail: les emplois informels et le nombre de travailleurs pauvres vont augmenter et aggraver encore les problèmes déjà existants. En l'absence d'instituts spécialisés en la matière, aucune information relative à la crise et sa répercussion sur le marché de l'emploi, n'est disponible en Algérie mais ce qui est sur les offres d'emploi ont beaucoup raréfié. Une récession prolongée sur les marchés du travail est le plus grand risque. Les enseignements tirés des crises antérieures montrent que le marché du travail ne se redresse généralement que quatre ou cinq ans après la reprise de l'économie. Cela tient au fait qu'il est extrêmement difficile de revenir à la normale après une hausse massive du chômage de longue durée et d'une informatisation accrue du marché de l'emploi encore accentuée par le retour des travailleurs migrants et d'importants flux migratoires inversés . Si ces tendances se confirment, les effets de la crise se feront durablement sentir. En période de reprise, la situation de l'emploi se redresse lentement au fur et à mesure que les entreprises se remettent à fonctionner à leur pleine capacité. Dans les pays en voie de développement, cette relation est encore plus complexe à cause de l'existence d'une économie informelle souvent étendue. Le recul des taux de croissance qui s'est produit à partir de 2008 a aussitôt eu des effets sur le marché du travail. Après quatre années de baisse consécutive, le taux de chômage mondial a augmenté en 2008 et 2009, et le nombre de chômeurs a augmenté lui aussi. L'impact a été immédiat et particulièrement prononcé au niveau des pays développés où les suppressions d'emplois ont commencé au début de 2008, et se sont ensuite aggravées. La même chose s'est produite au reste du monde, mais les suppressions d'emplois ont été dans une certaine mesure contenues grâce à la réduction du temps de travail ou à l'indemnisation partielle du chômage, encore que là aussi des indicateurs récents signalent une augmentation sensible du chômage. Dans d'autres pays, la crise commence seulement à provoquer des suppressions d'emplois, si bien que ses conséquences sur les marchés du travail ne se feront sans doute pas sentir pleinement avant quelque temps. Néanmoins, elle a d'ores et déjà des effets incontestables sur le comportement du marché du travail et la situation sociale des économies émergentes et des pays en voie de développement: · A la suite des suppressions d'emplois dans des usines de la côte orientale industrialisée de la Chine, plus de 20 millions de travailleurs auraient regagné leurs régions rurales d'origine. · Au cours du dernier trimestre de 2008, l'emploi a régressé de plus de 3 pour cent dans huit secteurs d'exportation de l'Inde (extraction minière, textile et confection, métaux et fabrications métalliques, automobile, pierres précieuses et joaillerie, bâtiment, transport et technologies de l'information). · L'économie sud-africaine pourrait perdre 250 000 emplois en raison de la crise, ce qui compromettrait probablement le projet du gouvernement de réduire le taux de chômage de 14 pour cent avant 2014. · Preuve d'une soudaine détérioration de leurs perspectives économiques, les pays d'Europe centrale et orientale voient en ce moment disparaître les emplois qu'ils étaient parvenus à créer avec beaucoup de difficultés. · Beaucoup d'emplois ont été supprimés dans des pays en développement qui sont tributaires d'une base d'exportation étroite. En Afrique, par exemple, l'emploi dans la production de matières premières et le tourisme a beaucoup diminué au cours de ces derniers mois. Dans ces pays, les suppressions d'emplois aggraveront les problèmes de l'emploi informel et de la pauvreté des travailleurs. En l'absence d'autres sources de revenus, les travailleurs qui perdent leur emploi soit retournent dans les zones rurales, soit vont travailler dans l'économie informelle urbaine, ce qui, selon un rapport du Bureau International du Travail, a déjà commencé à se produire. Par exemple, en Chine, les travailleurs qui avaient émigré vers les villes retournaient dans les campagnes et que, en Afrique, les travailleurs qui avaient des emplois formels dans les branches d'exportation ont dû se rabattre sur l'économie informelle où ils gagneront moins. Résultat: en 2009, les revenus de 40 à 50 pour cent des hommes et des femmes qui travaillent dans le monde ne devraient pas permettre à ces travailleurs et à leurs familles de dépasser le seuil de pauvreté de 2 dollars par personne et par jour. Effets pour des catégories vulnérables comme celles des femmes, des jeunes et des travailleurs migrants Les populations qui étaient déjà en situation de précarité avant la crise seront beaucoup plus touchées que les autres, et de surcroît les travailleurs temporaires et migrants ne sont généralement protégés par aucune convention collective. D'ores et déjà, les effets de la crise sur l'emploi et la situation sociale ne sont pas les mêmes pour les hommes que pour les femmes. Une grande partie des emplois supprimés à ce jour dans les économies avancées, surtout aux Etats-Unis, l'ont été dans des secteurs à prédominance masculine tels que la finance et le bâtiment. Il ne demeure pas moins que, dans beaucoup de pays en développement, les femmes ont généralement des emplois plus précaires, et en particulier que leur concentration dans les entreprises d'exportation des pays émergents et en développement est un problème extrêmement préoccupant. Effets de la crise sur l'emploi des femmes La crise a déjà frappé les grandes industries d'exportation qui sont tributaires des marchés américains et européens, et notamment celles des pays en développement qui emploient beaucoup de main-d'œuvre comme le vêtement, la chaussure et la transformation des aliments ainsi que les semi-conducteurs et les produits électroniques. Etant donné que les femmes constituent la majorité de la main-d'œuvre de ces secteurs, leur situation sur le marché du travail a considérablement empiré. D'ailleurs, en règle générale, les femmes sont considérées comme une réserve de main-d'œuvre que l'on peut à loisir intégrer dans le marché du travail en période de haute conjoncture et expulser en période de récession. En outre, elles sont généralement majoritaires dans l'emploi occasionnel et temporaire, le travail contractuel et le travail à domicile. Enfin, elles gagnent généralement moins que leurs homologues masculins, et la crise aggravera probablement leur situation sur ce plan. Les jeunes qui souhaitent entrer dans la vie active se heurtent à des difficultés considérables alors que, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, ils sont déjà en situation de faiblesse. Même pendant la période d'expansion qui a précédé la crise, la plupart des économies n'avaient pas réussi à créer suffisamment d'emplois décents et productifs pour les jeunes. Entre 1997 et 2007, le nombre de jeunes chômeurs ne cesse d'augmenter. De plus, l'absence de débouchés décents professionnels en début de carrière risque de compromettre les perspectives d'emploi des jeunes pour l'avenir. Les jeunes travailleurs sont encore plus défavorisés dans les pays en voie de développement où règne l'emploi précaire. Le marché du travail et la situation sociale continuent à se détériorer Au niveau mondial, le nombre de chômeurs pourrait augmenter de plus en plus. Si on en arrive au point où le chômage progresse autant que dans les années quatre-vingt-dix, le nombre de chômeurs pourrait être de 50 millions de personnes. Et si la crise se poursuit comme le suggèrent les dernières prévisions en date, même ce nombre risque d'être sous-estimé. De même, l'emploi vulnérable, notion qui recouvre les travailleurs indépendants et les travailleurs familiaux, devrait augmenter lui aussi. L'essentiel de cette augmentation devrait concerner l'Asie du Sud et l'Afrique. Comme cela a été le cas lors des crises précédentes, cette situation pourrait engendrer une forte pression à la baisse sur les salaires dans l'économie informelle, lesquels avaient commencé à baisser avant la crise actuelle et sont bien inférieurs à ceux des travailleurs fixes. Cette combinaison de facteurs va réduire les revenus des ménages et provoquer une érosion du pouvoir d'achat, ce qui va se traduire par une augmentation de la proportion de travailleurs pauvres dans la plupart des pays en développement. Si l'on se base sur un seuil de 2 dollars par jour, en 2008 et 2009, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté dans toutes les régions en développement (+ 75 millions, essentiellement en Asie du Sud et en Afrique). L'augmentation du nombre de travailleurs pauvres va accentuer les effets de la hausse des prix des produits alimentaires sur les populations pauvres des pays en développement. Maintenant que les prix ont chuté, leur volatilité récente risque, lorsque la demande de produits alimentaires de base reprendra, d'aggraver les problèmes qui vont de pair avec la pauvreté. Les crises précédentes montrent qu'il faut plus de temps pour revenir aux niveaux d'emploi précédant la crise que pour rétablir la croissance, et que l'impact des crises bancaires est souvent plus profond et plus durable. La récession du marché du travail entraîne de graves difficultés sociales Le système de protection sociale, s'il est bien conçu, joue un rôle fondamental car il permet d'atténuer les troubles sociaux liés à la crise. Cependant, l'éventail des prestations et mesures de soutien proposées varie considérablement d'un pays et d'une région à l'autre. La part des dépenses sociales dans le PIB est comprise entre 14 pour cent dans les pays avancés et 2 ou 3 pour cent en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. En réalité, dans de nombreux pays émergents et pays en développement, la majorité des travailleurs ne cotisent pas aux régimes de protection sociale de base. Cela s'explique principalement par le fait que la plupart des emplois sont dans le secteur informel ou précaire. L'absence d'indemnisation du chômage est aggravée par le fait que, pour beaucoup, la protection sociale est subordonnée à l'emploi. Ainsi, à la baisse immédiate de revenu due au chômage s'ajoute la perte d'avantages non pécuniaires tels que l'assurance-maladie employeur, ce qui peut porter un coup particulièrement rude aux ménages à revenus intermédiaires et faibles. A suivre Par définition, toute crise financière a de graves répercussions sur l'ensemble de l'économie réelle, laquelle dépend étroitement des marchés financiers pour assurer sa croissance et créer des emplois, mais la crise actuelle est plus profonde que les crises récentes. Elle a ses origines dans les pays développés qui tiraient la demande mondiale et la croissance des échanges. En outre, compte tenu de l'internationalisation de l'économie, elle touche maintenant la plupart des pays. De plus, alors que pendant la période d'expansion qui a précédé la crise, les fruits de la croissance étaient inégalement répartis, les coûts économiques et sociaux de la crise actuelle sont largement partagés. Le sentiment d'injustice monte, ce qui accroît les risques d'instabilité sociale. Il est impératif d'éviter une crise majeure des marchés du travail et dans le domaine social. Déjà, les suppressions d'emplois se multiplient et les nouveaux arrivants, par exemple les jeunes, ont des difficultés à trouver un emploi. La situation pourrait changer si la récession devait se prolonger, auquel cas une augmentation massive du chômage serait inévitable et, dans les pays en voie de développement, on assisterait à un transfert durable vers le secteur informel et à une augmentation du nombre de travailleurs pauvres. Une récession prolongée aurait des effets allant bien au-delà de l'augmentation du chômage, du développement du secteur informel et de l'accroissement du nombre de travailleurs pauvres. Vu le nombre de ceux qui, ne bénéficient pas d'une protection sociale, les troubles sociaux liés aux incertitudes en matière d'emploi devraient s'intensifier. Certains pays en développement vont également devoir accueillir de nombreux travailleurs migrants rentrant chez eux. Et au sein des pays, le retour des travailleurs des zones urbaines, où les emplois disparaissent, vers les zones rurales pose également de graves problèmes. La protection sociale elle-même est touchée par la crise, à un moment où elle est plus nécessaire que jamais. La situation sera particulièrement difficile dans les pays en voie de développement où la protection sociale est souvent limitée. Or, même dans les pays émergents et dans un certain nombre de pays développés, la plupart des personnes à la recherche d'un premier emploi ne perçoivent pas d'allocations de chômage. En conséquence, des millions de travailleurs vont se retrouver sans l'aide dont ils auraient besoin. En résumé, une crise sociale se dessine très nettement et ne pourra être évitée que si des mesures adaptées sont prises rapidement. Evaluation préliminaire des effets sur l'emploi et des conséquences sociales des mesures de sauvetage financier et de relance budgétaire Dans un même temps, afin de stimuler l'économie, de nombreux pays ont annoncé des plans de relance budgétaire réductions d'impôts et augmentations des dépenses dont l'ampleur est variable. Plusieurs pays ont également pris des dispositions pour atténuer les répercussions de la crise sur le marché du travail et sur le plan social. Toutefois, les montants alloués aux mesures de sauvetage financier sont le plus souvent très largement supérieurs à ceux affectés aux dispositifs budgétaires mis en place pour relancer la demande, la production et l'emploi. L'absence de coordination internationale réduit bien entendu l'effet global des mesures de relance. De plus, elle dissuade chaque pays de réagir plus vite que ses partenaires commerciaux, en raison des chaînes d'interdépendance qui les relient au niveau international. En conséquence, il se peut que la mise en œuvre concrète des plans de relance budgétaire soit encore différée, ce qui alimenterait toujours plus le cercle vicieux de la dépression. La problématique du développement n'a pas fait l'objet d'une attention suffisante. Les conséquences sociales de la crise dans les pays en voie de développement sont amplifiées par le fait que la majorité des travailleurs et des petites entreprises n'ont accès à aucune forme de protection sociale. D'après les prévisions, entre 40 et 50 pour cent des habitants de la planète, hommes et femmes confondus ainsi que leur famille, n'auront pas les ressources financières requises pour dépasser le seuil de pauvreté (2 dollars par jour) en 2009. En outre, de nombreux pays en développement n'ont pas les moyens d'engager des investissements publics massifs. Beaucoup ont déjà un budget et une balance des opérations courantes largement déficitaires à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires et du pétrole qui s'est produite au deuxième semestre de 2008. Si l'écart se creuse davantage entre les pays en raison de leur capacité inégale de faire face à la crise, les déséquilibres et les disparités s'accentueront à l'échelle mondiale. Les programmes au moyen desquels le Fonds monétaire international (FMI) vient habituellement en aide aux pays qui connaissent des difficultés de balance des paiements ne sont pas du tout adaptés à la situation actuelle. Ces programmes reposaient sur l'idée que les pays étaient confrontés à des crises locales dont ils étaient eux-mêmes les principaux responsables. Or la crise actuelle est une crise mondiale qui a pris son origine dans le monde développé. La multiplication de programmes de sauvetage classiques aggraverait encore la baisse de la demande dans le monde et prolongerait indéfiniment la crise. C'est pourquoi un nouveau mécanisme, qui coexisterait avec les programmes du FMI sans s'y substituer, est nécessaire. Les mesures de relance n'ont pas été mises en place dans l'optique d'une croissance mondiale plus équitable et plus durable à court et moyen termes. Les déséquilibres mondiaux, le déficit de travail décent et les inégalités ont été pour beaucoup dans la crise actuelle. De même, à cause d'une piètre réglementation des marchés financiers, l'économie réelle a été poussée vers le profit immédiat, parfois au détriment du revenu des travailleurs et des intérêts à long terme des entreprises. Pour favoriser la reprise, réduire le risque d'une autre crise systémique majeure et faire naître un sentiment d'équité, il faut absolument s'attaquer aux causes profondes de la crise. Le retour au statu quo ne saurait être une solution. Il est capital de poursuivre la mise en œuvre de l'Agenda du travail décent pour soutenir une reprise économique au niveau mondial, prévenir les soubresauts du marché du travail et les crises sociales et assurer la cohésion sociale. Cette option viserait pour l'essentiel à: soutenir la reprise économique par des politiques axées sur le travail décent, en particulier le renforcement de la protection sociale; éviter le risque de voir la crise continuer de se propager d'un pays à l'autre, en aidant tout particulièrement les pays vulnérables; Il serait possible d'accroître les effets des plans de relance budgétaire sur l'emploi et les revenus en: - Faisant en sorte que les projets d'infrastructure, de construction et de logements utilisent les capacités des entreprises existantes. A cette fin, il convient d'aider les petites et moyennes entreprises (PME) à tirer parti de nouvelles opportunités, de veiller à ce que les travailleurs aient les qualifications requises pour répondre aux nouvelles exigences, et de favoriser les volets rural et agricole des projets, extrêmement importants pour les pays en développement car ils contribueront non seulement à dynamiser l'économie nationale et le marché de l'emploi mais aussi à faire reculer la menace de la crise alimentaire. - En soutenant les emplois existants dans les entreprises viables, à des programmes de formation et à l'allégement des charges sociales pour les bas salaires; en renforçant la protection sociale par des programmes bien conçus aptes à soutenir la demande globale sans décourager le travail. On pourrait notamment prévoir des transferts conditionnels destinés à favoriser l'accès à l'éducation et à la santé, et des transferts non conditionnels dans les pays frappés par la pauvreté et sous-administrés. Des mesures structurelles seront néanmoins nécessaires pour assurer une protection sociale à grande échelle. En résumé, cette crise qui a commencé dans le secteur financier et qui s'est propagée à l'économie réelle est désormais une crise sociale et de l'emploi à l'échelle de la planète. Les ripostes doivent agir sur ces fronts et garantir l'instauration d'un nouveau système plus stable à l'avenir. Face à cette crise, tout l'enjeu aujourd'hui est d'adopter des mesures qui atténuent les répercussions sociales de la récession et ses conséquences sur l'emploi et qui donnent corps à des politiques de relance ouvrant la voie au développement durable, à la justice sociale et à une mondialisation équitable. A suivre