Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika,est intervenu mardi à Tripoli sur le thème "Gouvernance et droits de l'homme", à l'occasion du deuxième et denier jour du 3e sommet Afrique-Union européenne qui se déroule en Libye. Voici le texte intégral : "Messieurs les co-présidents, La gouvernance et ses liens avec la paix, la sécurité et le développement ont fait l'objet d'un débat international assez récemment.L'Afrique a été l'une des toutes premières régions du monde à l'inclure dans sa politique d'intégration et sa démarche de renouveau. Je voudrais rappeler ici que l'acte constitutif de l'Union africaine a intégré les questions de gouvernance dans le mandat de cette organisation continentale. L'Union s'est enrichie de nouvelles structures panafricaines de gouvernance : parlement, Conseil économique, social et culturel qui est un espace de participation de la société civile, Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. En outre, l'Union africaine s'est mobilisée pour le rejet le plus catégorique de tout mode d'accession au pouvoir par des voies non-constitutionnelles. Il faut aussi souligner l'importance du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, auquel, à ce jour, 30 pays ont adhéré, dont 13 ont déjà fait l'objet d'exercices approfondis d'évaluation. Pour sa part, la Commission de l'Union africaine met en oeuvre, dans le cadre de ses activités, un programme de gouvernance inspiré d'une stratégie continentale pluriannuelle. L'ensemble de ces situations, ainsi que des mécanismes et activités nationaux, régionaux et continentaux sont à prendre en compte dans l'opérationnalisation de la plateforme de dialogue Europe-Afrique sur la gouvernance et les droits de l'homme. L'objectif central doit être d'accompagner la dynamique interne qui se développe en Afrique à travers la mise en place d'institutions de gouvernance, l'approfondissement de la pratique démocratique, et la promotion des droits humains et du statut de la femme. Pour renforcer cette dynamique, la coopération pour le développement des capacités des institutions de gouvernance et les échanges d'expériences constituent les deux volets les plus appropriés, et ce dans le respect du principe fondamental de l'appropriation par l'Afrique de son propre agenda de gouvernance. L'Afrique attend de l'Europe qu'elle soutienne son aspiration légitime à participer pleinement à l'élaboration et la mise en £uvre du cadre et des instruments d'une nouvelle gouvernance mondiale prenant en compte ses intérêts et ses préoccupations. Son expérience démocratique, relativement récente mais bien dynamique, mérite d'être reconnue et soutenue dans nos programmes de partenariat. Elle pourrait s'étendre encore davantage pour peu que nous redoublions d'efforts pour résoudre les conflits qui perdurent et contribuer à la réconciliation et à la reconstruction post-conflits. Les partenariats entre l'Europe et l'Afrique sur la paix et la sécurité, et sur la gouvernance et les droits de l'homme, ont pris un départ des plus prometteurs. Ils auront valeur d'exemple pour les autres secteurs et thématiques et inscriront la relation Europe-Afrique dans la perspective de globalité qu'ambitionne la stratégie conjointe.