Les pays de la région du Sahel ont la "pleine capacité" de répondre à la menace terroriste dans la région, a affirmé mercredi Kamel Rezzag-Bara, conseiller auprès du président de la République. M. Rezzag-Bara, qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale depuis Londres, où il a dirigé la délégation algérienne aux travaux de la réunion du groupe de contact bilatéral de coopération algéro-britannique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, a souligné que les pays du Sahel "ont la pleine capacité de maîtriser les réponses appropriées" à la menace terroriste dans la région. Il a, à cette occasion, réitéré la position de l'Algérie refusant toute ingérence étrangère dans la région. "Nous pensons que les pays de la région (Sahel) sont les premiers concernés par la coordination des efforts de lutte contre la menace du terrorisme et nous rejetons absolument toute tentative d'ingérence qui risquerait de transformer une menace locale à une menace d'une autre nature", a-t-il souligné. Il a affirmé, à ce propos, que "nos partenaires majeurs comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont parfaitement conscients de la justesse de cette position tout comme nos partenaires régionaux comme l'Union africaine". Pour M. Rezzag-Bara, le partenariat est "absolument essentiel" à cause de la nature de cette menace et ses connexions avec d'autres menaces, ajoutant, toutefois, que ce partenariat "c'est à nous, pays de la région, de déterminer ses termes de références et ce ne sont pas aux acteurs extrarégionaux de nous les fixer". L'intervenant a rappelé, dans ce cadre, les initiatives prises par l'Algérie pour coordonner les efforts des pays de la région dans la lutte contre le terrorisme, citant la tenue, en mars dernier à Alger, de la conférence des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel "où une feuille de route a été adoptée et qui a abouti à la mise de places de structures de réponse à cette menace". M. Rezzag-Bara a noté que les pays de la région sont d'accord pour soutenir les initiatives algériennes visant à fédérer leurs efforts de lutte contre cette menace importante "qui en train de s'étendre, notamment sa jonction avec la grande criminalité organisée". Il a relevé que l'organisation terroriste "Al-Qaïda au Maghreb islamique" (AQMI), qui active au niveau de la région du Sahel, "est une menace qu'il ne faut ni exagérer ni ignorer et qui, depuis 2003, a fait de la prise d'otages étrangers sa spécialité pour exiger des rançons en contrepartie de leur libération". Dans ce cadre, il a rappelé l'initiative prise par l'Algérie pour l'incrimination du payement des rançons aux groupes terroristes pour la libération des otages. Sur ce point, M. Rezzag-Bara a relevé que les Britanniques "épousent absolument notre point de vue et développent la même approche", se félicitant du fait que de plus en plus, de partenaires importants sur la scène internationale soutiennent l'initiative algérienne. Revenant sur la 2e réunion du groupe de contact bilatéral algéro-britannique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, tenue lundi et mardi à Londres, il a indiqué que l'objectif de ces rencontres est de "structurer le dialogue et mettre en forme notre concertation sur toutes les questions qui sont liées à la lutte contre le terrorisme transnational". Elles permettent également "de se consulter et d'échanger des analyses de manière périodique sur les meilleurs moyens de mutualiser nos efforts contre cette menace globale", a-t-il encore ajouté. Evoquant l'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme, M. Rezzag-Bara a noté que le pays a développé une "connaissance approfondie" de la nature du terrorisme et de ses modes opératoires. "L'Algérie a payé très lourdement cette expertise", a-t-il souligné, affirmant qu'elle a toujours soutenu, qu'à côté de l'aspect sécuritaire, la priorité doit être donnée au traitement politique. A cet égard, il a rappelé que la politique de paix et de réconciliation nationale, initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a permis de mettre un terme à la tragédie qu'a vécue l'Algérie et d'ôter, définitivement, toutes formes de couverture politique ou d'alibi idéologique aux activités terroristes. Le conseiller du président de la République a affirmé que l'expertise de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme "est à la disposition de toute la communauté internationale". "Beaucoup de pays nous sollicitent justement pour un échange d'expériences et d'expertise", a-t-il ajouté. Il a relevé, en outre, que l'Algérie a toujours soulevé la question des amalgames "dangereux et parfois inacceptables", qui peuvent être établis dans le cadre de la lutte mondiale contre le terrorisme. "Lier le terrorisme à l'islam ou aux Arabes est une chose tout a fait exclue", insistant que l'Algérie défend toujours le principe que la lutte contre le terrorisme "soit menée dans le respect des valeurs religieuses et civilisationelles de nos populations". A une question sur la coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, il a précisé que les contacts "se sont toujours développés dans un cadre de compréhension". "Les efforts qu'a fait l'Algérie et ses succès réalisés dans sa confrontation avec le terrorisme font maintenant que les Etats-Unis discutent avec nous et nous consultent". Il a, dans ce cadre, annoncé que le chargé de la lutte contre le terrorisme au niveau du département d'Etat américain va effectuer une visite en Algérie vers le mois de février prochain.