L'Algérie et la Grande-Bretagne se mobilisent pour amener la communauté internationale à adopter la prohibition du payements de rançons aux terroristes. "Les deux pays sont en train d'étudier les initiatives à prendre en commun afin d'élargir ce consensus à d'autres membres de la communauté internationale, notamment au niveau des comités spécialisés au Conseil de sécurité des Nations unies", a déclaré, hier, à Londres, Rezzag-Bara qui présidait la délégation algérienne aux travaux du groupe de contact bilatéral de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Il faut dire que, dans le cas où ces efforts aboutissent au sein du Conseil de sécurité, Paris subirait un grand revers politique vis-à-vis d'Alger qui considérait que le payement de rançons augmente les capacités. La France et l'Espagne, rappelons-le, ont payé des rançons afin de libérer leurs ressortissants kidnappés par l'Aqmi au Sahel. Rezzag-Bara a indiqué, aussi, que l'Algérie prône l'option des actions socioéconomiques de proximité envers les populations, comme un autre moyen de lutte contre le terrorisme. Une déclaration qui renvoie directement au conflit au nord du Mali qui perdure toujours en raison du désengagement économique de Bamako de cette zone, théâtre d'une violente rébellion touaregue et terrain propice aux éléments armés de l'AQMI. Sur un autre plan, la même source a révélé que les experts algériens et britanniques ont étudié les questions liées à l'assistance technique en termes de formation et d'acquisition d'équipements d'expertise dans le management des situations spécifiques comme la sécurisation des infrastructures industrielles, des lieux stratégiques et des événements importants. Les deux parties ont examiné l'évaluation et l'évolution du risque terroriste dans les deux pays, dans leurs régions et au niveau international, a indiqué Rezzag-Bara en précisant que la rencontre a permis aux experts de faire un "large tour" des questions liées au terrorisme. Rezzag-Bara, ancien président de l'observateur national des droits de l'homme, actuellement conseiller à la présidence de la République, a avancé que l'Algérie constitue un "acteur important" dans la lutte internationale contre le terrorisme.