Aucune ingérence n'est admise par les autorités britanniques dans le Sahel. Des pays en proie au terrorisme s'inspirent aujourd'hui de l'expérience algérienne en matière de lutte contre ce phénomène. En ce sens, l'Algérie est submergée d'éloges. «L'expérience de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme est de plus en plus appréciée par ses partenaires», selon Rezzag-Bara, le conseiller du président de la République. Effectivement, lorsque l'Algérie a commencé à lutter contre ce fléau qui a fait des dégâts considérables, les autres pays du monde ne se sentaient guère concernés par cette tragédie. Voilà qu'après quelques années, tous les actes terroristes perpétrés dans les quatre coins du monde, alarment les leaders des plus grandes puissances. Lors de la deuxième réunion du groupe de contact bilatéral de coopération algéro-britannique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité, Rezzag-Bara, le conseiller du président de la République, a largement commenté ce sujet d'une brûlante actualité. L'un des objectifs de cette rencontre est de structurer le dialogue et la concertation entre l'Algérie et le Royaume-Uni sur l'ensemble des questions liées à la lutte contre le terrorisme transnational. Les représentants du pays hôte considèrent l'Algérie comme un «acteur important» dans la lutte contre le terrorisme, a expliqué Rezzag-Bara qui préside la délégation algérienne aux travaux qui ont lieu à Londres. La rencontre a permis, dès lundi, aux délégations des deux pays de faire un «large tour» des questions liées au terrorisme, a précisé le conseiller auprès du président de la République, soulignant que les deux parties ont examiné l'évaluation et l'évolution du risque terroriste dans les deux pays, dans leurs régions et au niveau international. Lors de ces travaux, «l'Algérie a beaucoup insisté sur l'appréciation de l'évolution de la situation dans le Sahel et a expliqué les initiatives prises pour coordonner l'action des pays de la zone pour la sécurisation de la région liant cela avec la nécessité d'actions socio-économiques de proximité envers les populations», a-t-il fait remarquer. La question de la prohibition du paiement des rançons, a aussi fait partie du dialogue. L'Algérie est l'un des premiers pays à avoir condamné ces pratiques. C'est son expérience qui a permis de prendre conscience des dégâts que peuvent provoquer certaines sources de financement (paiement de rançons) des groupes terroristes. Les deux pays ont discuté des initiatives à prendre en commun, vu leur convergence sur ce point, afin d'élargir ce consensus à d'autres membres de la communauté internationale, notamment au niveau des comités spécialisés au Conseil de sécurité des Nations unies. Concernant le Sahel, «les Britanniques partagent le point de vue du rôle central de l'Algérie dans les initiatives de coordination sous-régionale pour la sécurisation de la zone», a indiqué M.Rezzag-Bara, soulignant que les Britan-niques estiment que c'est une question de responsabilité «première et exclusive» des Etats de la région «sans ingérence», surtout que «l'approche de l'Algérie dans ce domaine exclut l'approche purement sécuritaire et s'étend à des politiques qui prônent la paix et la réconciliation», a-t-il encore ajouté. Les experts algériens et britanniques ont aussi étudié les questions liées à l'assistance technique en termes de formation et d'acquisition d'équipements d'expertise dans le management des situations spécifiques, comme la sécurisation des infrastructures industrielles, des lieux stratégiques et des événements importants. La Grande-Bretagne a fait part, a ajouté Rezzag-Bara, de sa volonté de développer des formes de partenariats, soit dans le cadre bilatéral, soit dans le cadre de l'UE pour accompagner cette action des pays de la zone pour la sécurisation de la région du Sahel. La délégation britannique est conduite par Simon Manley, directeur de la défense et des menaces stratégiques au ministère britannique des Affaires étrangères.