Le régime alimentaire et l'industrie agro-alimentaire sont responsables de l'ampleur prise par l'obésité à travers le monde, a affirmé, jeudi, le professeur Kemmali Zahra, chef du service endocrinologie de l'hôpital central de l'armée "Mohammed Seghir Nekkache"." Les régimes alimentaires traditionnels sont remplacés par une alimentation de plus en plus occidentalisée à l'image des fast-food qui offrent des aliments riches en sel et en sucre, pauvres en fibres", a relevé le Pr Kemmali, qui s'exprimait dans le cadre des 6 èmes journées d'endocrinologie de l'hôpital central de l'armée. Selon la conférencière, le mode de vie "obisogène", caractérisé par la sédentarité et un manque d'activité physique, exacerbé par le contexte de transition économique, font que les maladies cardio-vasculaires et le diabète sont en nette augmentation chez la personne obèse à la faveur de la masse de graisse accumulée. Se référant à l'organisation mondiale de la santé (OMS), le Pr Kemmali a fait état de quelque 40 millions de décès par an chez les obèses dont 10 millions dues aux maladies cardiovasculaires. Pour elle, il ne fait pas de doute que le type de régime alimentaire suivi a influé sur l'augmentation du nombre de personnes atteintes d'obésité à travers le monde, préconisant un comportement "éclairé" du consommateur. En sus des facteurs génétiques (certaines personnes ont plus de dispositions que d'autres à développer une obésité) et environnementaux pouvant expliquer l'ampleur prise par l'obésité, le Pr Kemmali a cité d'autres facteurs pouvant influer sur l'obésité et le surpoids comme le vieillissement , le stress, le tabac et l'alcool, ajoutant que les statistiques font état d'une augmentation du poids dans certains pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord. Elle a, en guise d'illustration, cité la Tunisie dont le surpoids chez la population qui était de 28 % en 1982, a enregistré une nette augmentation, passant à 42 % en 1997, précisant que ce sont surtout les femmes qui sont les plus exposées à ce phénomène Dans le but de freiner l'ampleur prise par l'obésité, il est plus qu'urgent d'accorder une plus grande importance au volet préventif, ce qui aura d'ailleurs pour effet, ajoute l'intervenante, de réduire les dépenses en matière des frais de médicaments sachant que 8 % du budget des pays industrialisés est consacré à la santé. Le Pr Kemmali a relevé que le tiers des cancers et la moitié des maladies cardiovasculaires peuvent être évités grâce à la mise en place d'une politique rigoureuse de prévention. S'agissant de l'obésité, la spécialiste a indiqué qu 'elle peut être combattue par la pratique du sport. Le directeur de l'hôpital central de l'armée, le général Mohamed Bachir Souid, a souligné pour sa part, que l'obésité, considérée par certains experts comme une épidémie, constitue un enjeu de santé publique.Rappelant que l'obésité n'a été reconnue comme maladie, par l'OMS, qu'en 1997, le général Souid a affirmé que cette maladie a un impact sur la population dans la mesure, a-il- dit, où elle peut réduire l'espérance de vie. Il a noté que l'OMS fait état de quelque 400 millions de personnes atteintes d'obésité et de 1,5 milliard faisant l'objet de surpoids dans le monde. IL a appelé à une prise en charge urgente de cette maladie par les services concernés.