Le second tour des législatives égyptiennes pour pourvoir 283 sièges du Conseil du peuple égyptien qui a débuté dimanche matin a été marqué par l'absence des principales forces d'opposition, après le retrait du parti libéral Wafd et des Frères musulmans. Lors du premier tour tenu dimanche dernier, le parti national démocrate (PND) au pouvoir a obtenu 217 sièges tandis que le Wafd a remporté deux sièges, un seul siège pour les partis Etadjamoue (Rassemblement), El-Ghad (Avenir-aile de Mustapha Moussa) et El-Adala (Justice) et trois pour les indépendants. Les Frères musulmans étant interdite n'a remporté aucun siège. La formation du Wafd et les Frères musulmans ont annoncé leur retrait du scrutin législatif pour "fraudes massives", alors que la haute commission électorale avait décidé de garder les noms des candidats de ces deux partis sur les listes électorales. Des juristes ont mis en garde contre "l'illégitimité constitutionnelle" du nouveau parlement, après le retrait des deux principaux partis de l'opposition et que la haute instance judiciaire égyptienne eut validé l'annulation des élections dans plus de 30 circonscriptions. Les analystes estiment qu'il n'y aura pas de surprise au second tour puisque le PND, qui a remporté plus de 97% des sièges lors du premier tour, est le seul candidat pour 70% des sièges restants. Au moment où le PND affirme qu'il s'engage dans ce deuxième tour "avec la même détermination", tout en espérant une plus grande participation des citoyens, les principales forces d'opposition qui se sont retirées insistent sur "l'illégitimité du prochain conseil". La revue Wafd avait affirmé que la décision du retrait "est une réaction naturelle à la mascarade et à la fraude, d'où la nécessité de réorganiser les élections en présence d'observateurs internationaux en vue d'améliorer l'image de l'Egypte dans le monde". Plusieurs organisations des droits de l'homme ont considéré que le retrait de l'opposition pourrait déclencher "une crise politique" pour le parti au pouvoir, mettant en garde contre "l'illégitimité du prochain conseil qui est anticonstitutionnel". Des dizaines de militants et de candidats qui se sont retirés ont manifesté au centre du Caire, en protestation contre les cas de "violations et de fraude" qui ont marqué le premier tour des législatives. En dépit de ce retrait, les observateurs ont mis en garde contre une recrudescence de la violence lors de ces élections, en raison de la rivalité entre les candidats qui se présentent sous l'étiquette du PND. Le dispositif sécuritaire a été renforcé dimanche matin notamment dans les circonscriptions à risque.