Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoun, a appelé, mercredi à Alger, à "construire" la destination Algérie tout en insistant sur l'investissement et la formation dans le secteur du tourisme. M. Mimoun a estimé, lors d'une rencontre avec la presse nationale et internationale en marge du 11e Salon international du tourisme et des voyages (Sitev-2010), qu'il est "urgent de s'atteler à la construction de la destination Algérie" pour mettre en valeur des potentialités du pays en la matière. Il s'agit notamment d'augmenter les capacités d'accueil et d'hébergement à 90.000 places à l'horizon 2015 dans le cadre du Schéma directeur de l'aménagement touristiques (SDAT), a-t-il dit. "Nous devons construire la destination Algérie qui est mal connue à l'étranger. Par le passé, nous avions des représentations dans différents pays, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-il regretté. Affirmant que la construction de la destination Algérie exige des "efforts colossaux", il a annoncé la révision du statut de l'Office national du tourisme (ONT), afin que cette structure puisse jouer "pleinement son rôle". Le ministre a ainsi appelé les agences de voyage et de tourisme et tous les opérateurs du secteur à adhérer au Plan qualité tourisme (PQTA), établi par son ministère. Evoquant les prestations de service au sein de certains établissements hôteliers, M. Mimoun a indiqué qu'elles "laissent à désirer", d'où la "nécessité de mettre l'accent" sur révision de la carte de la formation touristique. Dans le même contexte, le ministre a regretté que des modules ne soient pas dispensés dans les actuelles structures de formation, citant les écoles de Bou Saâda et de Tizi-Ouzou ainsi que l'Ecole supérieure du tourisme (Alger). Pour ce qui est des relations entre les différents acteurs intervenant dans le secteur, M. Mimoun a fait savoir que son département a encouragé la SGP Gestour (entité publique) à dialoguer avec les agences de tourisme, estimant à cet effet "inconcevable" qu'il n'y ait pas de contrats de partenariat et des conventions entre les agences de voyage et les structures hôtelières. Pour ce qui est de l'investissement dans du tourisme, le ministre a qualifié ce volet de "pierre angulaire du développement du secteur". "Le tourisme ne pourra jamais se développer sans l'implication des investisseurs et il ne peut y avoir de tourisme sans investissement", a-t-il affirmé, soulignant que "le tourisme est l'affaire de tous" dans la mesure où le transport, l'hébergement, l'accueil et la restauration doivent être assurés au client. En ce sens, le ministre a indiqué que le SITEV demeure une "opportunité pour nouer des relations entre les différents opérateurs et professionnels du tourisme", se félicitant ainsi de la présence à ce Salon de 221 exposants algériens et étrangers. M. Mimoun a appelé, en outre, les investisseurs et différents opérateurs dans le secteur à réfléchir à développer le tourisme saharien notamment, soulignant que cette région du pays demeure un musée à ciel ouvert, selon l'UNESCO, a-t-il dit. En ce sens, M. Mimoun a fait savoir que 25. 000 touristes étrangers se sont rendus dans le sud algérien durant le mois d'octobre 2010. "Les conditions de sécurité sont ainsi assurées à la faveur de la politique de la réconciliation nationale qui a touché l'ensemble du territoire nationale", a affirmé M. Mimoun, ajoutant que l'Algérie dispose de "grandes potentialités" pour booster davantage le tourisme dans le Sud. Le ministre a aussi relevé les potentialités de l'Algérie concernant le tourisme balnéaire ainsi que l'écotourisme, citant les huit parcs nationaux qui sont à même de drainer un nombre "plus important" de touristes nationaux et étrangers. M. Mimoun s'est félicité également des initiatives prises par les différentes structures d'accueil qui ont revu à la baisse les tarifs de séjour pour les touristes, notamment à Ghardaïa et Taghit. L'autre atout de l'Algérie, selon M. Mimoun consiste en l'absence de la contrainte de la saisonnalité en Algérie, ce qui permet au secteur du tourisme d'activer tout au long de l'année grâce à différents types de tourisme (balnéaire, saharien, culturel...).