Le premier congrès régional sur le dialogue social dans les pays arabes s'est ouvert mardi à Rabat en présence d'une délégation algérienne, conduite par M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et composée de représentants du patronat algérien et du représentant de l'UGTA. Cinq séances sont inscrites au programme de ce congrès de trois jours dont la première sur "les initiatives arabes de création du dialogue social : cas du Maroc, de la Jordanie et de l'Algérie", a été présidée par le M. Tayeb Louh. Dans sa modération des débats de cette séance, le ministre algérien a mis l'accent sur le rôle du Conseil national économique et social (CNES) dans le rapprochement des points de vue, insistant notamment sur les résultats que doit donner le dialogue social pour les sociétés arabes. "Les sociétés arabes exigent du concret et des résultats palpables, notamment dans les grands dossiers, tels que la protection sociale des travailleurs et des ayants-droit, l'emploi, le problème des retraites", a déclaré M. Louh en ajoutant que le dialogue social "permet de trouver des mécanismes et des fondements pour régler les problèmes et faire face aux crises qui surviennent". Dans sa présentation de l'expérience algérienne, le représentant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed Gueddouh, a rappelé le parcours du dialogue social adopté par la tripartite depuis son installation en juin 1991. Il a souligné que le dialogue social en Algérie reflète une volonté politique au plus haut niveau et constitue un mécanisme pour la stabilité et la paix sociale. Le dialogue social consacré par la Constitution algérienne a abouti, a-t-il dit, à la signature en 2006 du Pacte national économique et social entre le gouvernement, le patronat et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) afin d'instaurer un "climat propice" à la croissance économique et au développement social. Lors des débats qui ont suivi la présentation de ces expériences, le représentant de l'Union internationale des syndicats arabes (ICATU), M. Radjeb Maatouk, a rendu hommage à l'expérience du dialogue social en Algérie qui émane, a-t-il noté, d'une réelle volonté politique ayant permis de maintenir une cohésion sociale, de faire face aux problèmes qui naissent à travers toutes les parties prenantes de la vie économique et sociale. Ce congrès de trois jours réunit des représentants de gouvernements, des patronats et des travailleurs dans les domaines de l'emploi, de la formation professionnelle et de la protection sociale. Outre M. Louh, la délégation algérienne est composée MM. Mohand Saïd Naït-Abdelaziz, président de la Confédération algérienne du patronat algérien (CNPA), Mohamed Meguelti, vice-président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Bouziane Zekraoui, de la Confédération algérienne du patronat (CAP) et El Mahfoudh Megateli, représentant de l'UGTA. Au cours de ce congrès, des débats seront animés sur les expériences du dialogue social dans les pays et sur l'échange des expériences et un plan d'action arabe sera adopté. Ce congrès vise à consolider les libertés syndicales et la démocratie au niveau des organisations patronales et des travailleurs dans les pays arabes. Il vise, également, à promouvoir, institutionnaliser et réglementer ce dialogue afin qu'il puisse tirer sa force des législations nationales et des normes de travail arabes et internationales. Les participants auront, au cours de ce forum, l'occasion de prendre connaissance des expériences de pays arabes et étrangers, notamment en Espagne au Brésil et en Afrique du Sud et suivront des exposés sur des expériences internationales pionnières dans le domaine du dialogue social, notamment en cette période de crise économique internationale. Organisé par l'Organisation arabe du travail (OAT) et l'Organisation internationale du travail (OIT), ce congrès s'inscrit dans la continuité du forum arabe pour l'emploi, qui s'est tenu en octobre 2009 à Beyrouth et intervient en application de la résolution émanant du comité de suivi technique issu du forum réuni en mai 2010 au Caire. Le forum arabe pour l'emploi, initié pour faire face à la crise financière et économique internationale a déjà adopté, indique-t-on, l'agenda arabe pour l'emploi en fixant les priorités, notamment dans les domaines de l'emploi convenable, le développement durable, le système de protection sociale, la protection des populations et le respect des normes du travail. Ce congrès se tient avec notamment la participation de M. Ahmed Mohamed Lokman, directeur général de l'Organisation arabe du travail, M. Charles Dan, directeur régional pour l'Afrique du Bureau international du travail (BIT) et de représentants de l'Union des syndicats arabes (ITUC) et de l'Organisation internationale des patronats.