Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) envisage d'intenter une action judiciaire suite aux propos islamophobes tenus samedi dernier à Paris lors de la rencontre "Contre l'islamisation en Europe", organisée par l'extrême droite. Dans un communiqué rendu public lundi soir, le Mrap a jugé "grotesques" des propos tenus lors des "Assises contre l'islamisation en Europe", initiées par des mouvements d'extrême droite dont Bloc Identitaire et Riposte laïque. Il citera les propos qu'aurait tenu un activiste anti-musulman des Etats-Unis qui "expliqua doctement que les musulmans hostiles à l'Occident seraient aujourd'hui une menace plus perfide et plus mortelle qu'Adolf Hitler en ses meilleurs jours". D'autres intervenants sont cités par le Mrap qui juge leurs propos "non pas simplement choquants mais qui tombent sous le coup de la loi, à titre d'incitation publique à la haine". Sans citer de source, il évoque l'écrivain Renaud Camus qui "prétend que l'immigration obéit à un gros plan", alors que d'autres de "complot anti-national pour arriver à un grand remplacement, celui du peuple par les arrivants". Tout en interpellant les pouvoirs publics pour savoir "quelles sont les poursuites qu'ils comptent engager", le Mrap affirme que de son côté, il "étudiera les moyens de poursuites judiciaires à engager par lui-même". Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris pour protester contre la tenue des "Assises contre l'islamisation en Europe", initiées par des mouvements d'extrême droite dont Bloc Identitaire et Riposte laique. Les manifestants, rassemblés près de l'Espace Charrenton (12e arrondissement) où se tenaient les Assises, scandaient "C'est Le Pen et les fachos, c'est pas les musulmans qui sont de trop". Sur des banderoles brandis par les protestataires on pouvait notamment lire : "Pas de fachos dans nos quartiers". Jeudi, le Préfet de police, sans interdire la réunion de l'extrême droite, avait mis "solennellement en garde les organisateurs et les participants des Assises, et les a menacés de "poursuite en cas de dérapage".